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Après Fussy, Graçay, Saint Georges sur la Prée, câétait au tour de Parassy dâaccueillir 24 juin, les parrainages républicains de trois familles menacées dâexpulsion [1]. Ces parrainages, initiés par le Réseau Education sans frontières, suscitent beaucoup dâintérêt et montrent que la mobilisation ne faiblit pas. Le point avec Sylvie BERGER, une des animatrices du RESF du Cher.
Le RESF est un réseau qui rassemble des organisations syndicales, des associations, des citoyens..., soucieux de faire respecter un droit fondamental, celui de lâéducation pour tous quelque soit son origine et sa nationalité. Il uvre pour le développement dâun réseau de solidarité avec les jeunes sans papiers scolarisés. Lâobjectif du RESF est dâobtenir la régularisation des élèves et de parents dâélèves sans papiers que des lois iniques menacent dâexpulsion. Il dénonce la situation indigne faite à ces enfants et à leurs parents : privation du droit de poursuivre ses études, de travailler, de se loger, de bénéficier de la sécurité sociale... Au delà de la défense des cas individuels, il est à lâinitiative dâactions plus larges de sensibilisation de la population à cette question. Parmi ces actions : rassemblements réguliers devant la préfecture, interventions auprès dâartistes lors du printemps de Bourges, campagne de signatures de pétitions, rédaction dâun bulletin dâinformation envoyé dans les établissements scolaires, organisation dâune campagne de parrainages républicains.
Une trentaine dâenfants et adolescents sont menacés dâexpulsion dans le département. On a constaté que lâinterprétation et lâapplication par les préfets de la circulaire dâoctobre de Sarkozy, protégeant en théorie jusquâà la fin de lâannée scolaire les élèves sans papiers, étaient arbitraires et que des expulsions ont été organisées dans certains départements (au Mans tout récemment). Il faut rester vigilant et la communauté éducative ainsi que les parents ont un rôle important de protection à jouer. Dans le département plusieurs comités de soutien se sont créés à lâinitiative des personnels des établissements scolaires, en lien avec les parents dâélèves. Ces comités ont fait un travail remarquable de mobilisation : contact avec les élus, pétitions, actions diverses...Mais des réactions ponctuelles dans les établissements ont permis également dâéviter lâexpulsion de jeunes sans papiers. Toutes ces actions mettent en évidence que seule la mobilisation et lâimplication sont les meilleures défenses de ces jeunes et de leurs familles et peuvent permettre dâaméliorer leur situation et leurs conditions de vie.
La nouvelle circulaire assouplit les conditions dâobtention dâun titre de séjour et pourra permettre à certains jeunes et à leurs familles de rester en France après le 30 Juin. Ces mesures concernent ceux qui résident en France depuis au moins 2 ans, dont un enfant est scolarisé depuis Septembre 2005 ou né en France ou arrivé en France avant lââge de 13 ans et présentant « une réelle volonté dâintégration » (cela ne représenterait que 5000 personnes). Ces nouveaux critères excluent une grande partie des sans papiers : familles dont les enfants ne sont pas scolarisés, les ex mineurs isolés... Mais cette circulaire ne fait pas office de loi et peut être lâobjet dâinterprétation très libre et dâapplication arbitraire par les préfets notamment sur les critères « réelle volonté dâintégration » et « sérieux des études ». Câest la forte mobilisation qui a fait reculer N Sarkosy et ce sont les mobilisations à venir qui permettront dâobtenir de nouvelles avancées. Ces nouvelles directives nâont pour seuls objectifs que de rompre un mouvement de solidarité crée autours des jeunes sans papiers scolarisés. Nous restons vigilants et nous continuerons à informer, à sensibiliser et à organiser des actions. Et actuellement se pose la question de cacher les familles exclues de ces mesures après le 30 juin.
les prochains parrainages auront lieu à Saint Germain du Puy le 1er juillet.
Réseau Education Sans Frontières