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Interview du RESF 18

Interview du RESF 18

Après Fussy, Graçay, Saint Georges sur la Prée, c’était au tour de Parassy d’accueillir 24 juin, les parrainages républicains de trois familles menacées d’expulsion [1]. Ces parrainages, initiés par le Réseau Education sans frontières, suscitent beaucoup d’intérêt et montrent que la mobilisation ne faiblit pas. Le point avec Sylvie BERGER, une des animatrices du RESF du Cher.

Qu’est-ce que le Réseau Education Sans Frontières ?

Le RESF est un réseau qui rassemble des organisations syndicales, des associations, des citoyens..., soucieux de faire respecter un droit fondamental, celui de l’éducation pour tous quelque soit son origine et sa nationalité. Il œuvre pour le développement d’un réseau de solidarité avec les jeunes sans papiers scolarisés. L’objectif du RESF est d’obtenir la régularisation des élèves et de parents d’élèves sans papiers que des lois iniques menacent d’expulsion. Il dénonce la situation indigne faite à ces enfants et à leurs parents : privation du droit de poursuivre ses études, de travailler, de se loger, de bénéficier de la sécurité sociale... Au delà de la défense des cas individuels, il est à l’initiative d’actions plus larges de sensibilisation de la population à cette question. Parmi ces actions : rassemblements réguliers devant la préfecture, interventions auprès d’artistes lors du printemps de Bourges, campagne de signatures de pétitions, rédaction d’un bulletin d’information envoyé dans les établissements scolaires, organisation d’une campagne de parrainages républicains.

Combien y a-t-il d’enfants sans papiers menacés d’expulsion à Bourges et dans le Cher ?

Une trentaine d’enfants et adolescents sont menacés d’expulsion dans le département. On a constaté que l’interprétation et l’application par les préfets de la circulaire d’octobre de Sarkozy, protégeant en théorie jusqu’à la fin de l’année scolaire les élèves sans papiers, étaient arbitraires et que des expulsions ont été organisées dans certains départements (au Mans tout récemment). Il faut rester vigilant et la communauté éducative ainsi que les parents ont un rôle important de protection à jouer. Dans le département plusieurs comités de soutien se sont créés à l’initiative des personnels des établissements scolaires, en lien avec les parents d’élèves. Ces comités ont fait un travail remarquable de mobilisation : contact avec les élus, pétitions, actions diverses...Mais des réactions ponctuelles dans les établissements ont permis également d’éviter l’expulsion de jeunes sans papiers. Toutes ces actions mettent en évidence que seule la mobilisation et l’implication sont les meilleures défenses de ces jeunes et de leurs familles et peuvent permettre d’améliorer leur situation et leurs conditions de vie.

La circulaire de juin change-t-elle la situation des élèves sans papiers ?

La nouvelle circulaire assouplit les conditions d’obtention d’un titre de séjour et pourra permettre à certains jeunes et à leurs familles de rester en France après le 30 Juin. Ces mesures concernent ceux qui résident en France depuis au moins 2 ans, dont un enfant est scolarisé depuis Septembre 2005 ou né en France ou arrivé en France avant l’âge de 13 ans et présentant « une réelle volonté d’intégration » (cela ne représenterait que 5000 personnes). Ces nouveaux critères excluent une grande partie des sans papiers : familles dont les enfants ne sont pas scolarisés, les ex mineurs isolés... Mais cette circulaire ne fait pas office de loi et peut être l’objet d’interprétation très libre et d’application arbitraire par les préfets notamment sur les critères « réelle volonté d’intégration » et « sérieux des études ». C’est la forte mobilisation qui a fait reculer N Sarkosy et ce sont les mobilisations à venir qui permettront d’obtenir de nouvelles avancées. Ces nouvelles directives n’ont pour seuls objectifs que de rompre un mouvement de solidarité crée autours des jeunes sans papiers scolarisés. Nous restons vigilants et nous continuerons à informer, à sensibiliser et à organiser des actions. Et actuellement se pose la question de cacher les familles exclues de ces mesures après le 30 juin.

les prochains parrainages auront lieu à Saint Germain du Puy le 1er juillet.

Réseau Education Sans Frontières

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