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Le plan de « sauvetage » dâAirbus est profondément inacceptable : 10 000 suppressions dâemplois, dont 4000 en France, chez Airbus comme chez ses sous-traitants. Trois usines fermées, dont celle de St Nazaire ville. Trois autres vendues dont celle de ) Meault dans la Somme. Une réorganisation industrielle qui transfère toute la chaîne dâassemblage de lâA 320 en Allemagne.
Le sort dâAirbus ne peut pas se jouer à la Bourse !
Comment parler dâune crise dâAirbusâ ?
Ce nâest pas aux salariés de faire les frais dâune crise dont ils ne sont pas responsables, dans une entreprise disposant de grandes perspective de croissance. Louis Gallois sâautorise à parler de criseâ, alors que :
Le carnet de commandes avec 2533 appareils représente près de six années de travail. - Cela représente un chiffre dâaffaires de 250 milliards.
Dâici 2023, Airbus et Boeing tablent sur 23 000 avions à réaliser.
LâA380 est en phase de développement, lâA350 vient dâêtre lancé, lâA400M (transport militaire) est engagé.
La perspective dâun A320 nouvelle génération est à lâétude.
Le chiffres dâaffaires de la maison mère EADS était en 2005 de 34 milliards dâeuros.
Le carnet de commandes dâEADS fin 2005 était de 253 milliards dâeuros.
Précisons donc : de quelle crise parle-t-on ?
Les difficultés du groupe EADS sont directement liées aux choix de rentabilité financière faits par les dirigeants du groupe. Déjà, il y a quatre ans, le patron dâEADS avait résumé toute sa politique pour Airbus : « Je me réjouis dâavoir économiser 1 milliard sur les investissements pour satisfaire les actionnaires ». Et en effet, les actionnaires sont contents ; ils touchent chaque année près de deux milliards d. Et ce sont les salariés à qui lâon veut faire payer les pots cassés !
Eh bien, non, il faudra les mettre à contribution !
Partout en France et en Europe, câest la même logique qui domine, avec toujours les mêmes conséquences sociales. Câest aussi le cas dans les groupes Alcatel et Thalès, comme dans toutes les entreprises pilotées aujourdâhui au seul profit des actionnaires. Et le résultat de cette politique, ce sont les plans de licenciements, le démantèlement des entreprises, la pression sans cesse accentuée sur les salariés, et cela tout particulièrement dans la sous-traitance. DES PROPOSITIONS CONCRETES
IMMEDIATEMENT
Un moratoire suspensif pour mettre immédiatement tous les problèmes sur la table.
LâEtat français actionnaire à la hauteur de 15% dans le capital dâEADS doit sâopposer à cette véritable entreprise de casse. Câest une question de volonté politique.
Le gouvernement doit convoquer le Parlement en session extraordinaire et engager un grand débat national sur la politique industrielle à partir des propositions alternatives avancées par les salariés, les représentants des collectivités territoriales, les populations. Un même débat doit se tenir au Parlement européen.
Une véritable politique de développement de lâemploi et de la formation
Le plan Power 8, sâil est appliqué, va considérablement affaiblir lâensemble de la filière aéronautique et spatiale française et européenne. La précarité pour les salariés et dans lâorganisation du travail, câest le contraire de lâefficacité. Il faut presque 10 ans pour former des collectifs de travail performant. A qui va-t-on faire croire que câest en supprimant des emplois, en cassant des équipes, en fermant ou en vendant des sites que lâon va améliorer la situation !
Pour préparer dans de bonnes conditions les programmes futurs comme lâA 350 XWB et lâA 320 nouvelle génération, remplaçons tous les départs en retraite, transformer tous les CDD en CDI, lâembauche de tous les intérimaires. Ce dont a besoin cette filière structurante pour notre industrie, ce sont des salariés stables, bien rémunérés et plus nombreux.
Le pouvoir aux seuls actionnaires, ça suffit ! Les salariés et leurs représentants doivent avoir des droits décisionnels sur la marche de lâentreprise. Ils doivent pouvoir décider des choix stratégiques, des investissements et de lâorganisation du travail au sein de leur entreprise. Les comités de groupe européens et interentreprises, réunissant fournisseurs et donneurs dâordre, doivent disposer de tous les moyens nécessaires pour faire primer le développement de lâentreprise à la croissance des dividendes. Ils doivent contribuer à fonder les relations entre les « donneurs dâordres » et lâensemble du tissus de sous-traitance sur des bases de coopération.
Airbus, chantier européen réussi : une solution publique, européenne
Rentabilité financière et intérêt général ne sont pas conciliables. Redonnons donc à la France et à lâEurope la maîtrise totale de son industrie aéronautique et spatiale en créant un groupe Européen 100% public. Ce sont les actionnaires, pas les salariés ni les contribuables des régions, qui doivent être mis à contribution. Les actions rachetées par les Etats à Lagadère et DaimlerChrysler doivent lâêtre hors prix du marché.
Les Etats, La banque européenne dâinvestissement (BEI) et la BCE doivent permettre des financements à taux réduit pour le développement de programmes et dâinvestissements créateurs dâemplois.
Dans la rue et dans les urnes
Sortir Airbus de la logique de la bourse, câest une décision politique. Pour réussir, seule la rupture avec la logique actuelle et des choix radicalement nouveaux peuvent le permettre. Car il faudra traduire dans les urnes les exigences des salariés, ce qui sâexprimera dans les mouvements, dans la rue.
Câest dans cet esprit, pour porter un espoir de changement, que je propose le rassemblement en faveur dâune gauche de courage et de combat .