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Déclaration de Yannick BEDIN, Conseiller municipal de Bourges
Projet de loi Sarkozy sur l’immigration : une diversion dangereuse
10 mai 2003








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Le projet de loi sur l’immigration présenté 30 avril au Conseil de ministres par le ministre de l’intérieur, tombe à pic pour le gouvernement, dans une situation économique et sociale grave pour notre pays.

Une fois de plus, un gouvernement joue avec les questions touchant à l’immigration, espérant ainsi provoquer un rideau de fumée devant les catastrophes sociales qui menacent la France, et dont aucune ne trouvent leurs causes dans l’immigration. C’est là une méthode bien connue pour détourner, aux yeux de l’opinion, la responsabilité de la régression sociale qui se produit, et un gage pour montrer à la population que le gouvernement agit (alors qu’il laisse toute latitude au plan économique au patronat et aux actionnaires pour licencier). Il y a un risque dans le contexte que nous connaissons (suppressions d’emplois massives, atteintes aux acquis sociaux, casse des services publics, précarisation de la population...), pour qu’une nouvelle fois les immigrés soient désignés comme les responsables du mal-être grandissant de nos concitoyens.

Disons le tout net : ce ne sont pas les travailleurs étrangers qui sont responsables de la fermeture de Labelle à Saint-Amand, des licenciements annoncés à IFCou à Majuscule, des plans sociaux à répétition chez GIAT... Ce ne sont pas les travailleurs étrangers qui sont responsables des délocalisations, de l’accroissement du travail précaire et de la hausse du chômage. Ce n’est pas l’arrivée de nouveaux immigrés en France qui créent le travail clandestin, mais des entreprises (dans le bâtiment, la confection, la restauration entre autre) qui l’encouragent. Il est d’ailleurs intéressant de voir que contre ces dernières, Sarkozy ne prévoit rien.

Les questions touchant à l’immigration ne sont pas centrales dans les préoccupations actuelles des Français, et c’est un jeu dangereux que de les mettre au centre des débats qui traversent la société.

Outre le fait que ce projet de loi remette opportunément pour le gouvernement l’immigration sur le devant de la scène, les mesures qu’il préconise sont lourdes de dangers. Ainsi, il accroît le pouvoir des maires dans la délivrance des certificats d’hébergement ; on imagine sans peine les dérives d’une telle mesure (localement, on se souvient de Serge Lepeltier qui s’était illustré parmi la frange la plus dure du RPR, en refusant de les signer au milieu des années 90), et son caractère inégalitaire d’une commune à l’autre. Le projet de loi jette aussi la suspicion sur les mariages entre français et étrangers, et donne aux maires le pouvoir de s’immiscer dans la vie privée, ce qui est une atteinte aux droits élémentaires de la personne. Ce n’est pas aux maires d’écouter aux portes et de regarder par les trous de serrure !

Bourges, le 3 mai 2003