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1er mai
Pour défendre les salaires, le temps de travail et lâemploi
28 avril 2005
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Lâactualité sociale est marquée par un accroissement incessant du chômage, la multiplication des délocalisations, lâexplosion des inégalités. Câest le triomphe du tout libéral que la Constitution européenne entend consacrer. En votant Non, exigeons une autre politique en France et en Europe ! Délocalisations à la hausseLa recherche dâun plus bas coût du travail constitue lâune des premières motivations des employeurs. Ils sont extrêmement actifs pour y parvenir (comme dans cette PME alsacienne où neuf salariés licenciés se sont vus proposer un reclassement en Roumanie pour 110 nets par mois). Une étude, commandée par la commission des Finances du Sénat, confirme, chiffres à lâappui, la gravité de la menace. Elle prévoit dans les cinq prochaines années (2006/2010) « la délocalisation de 202 000 emplois de services soit 22% de la création net dâemplois salariés au cours des cinq prochaines années ». Ce serait surtout au sein de lâEurope que se livrerait ce jeu de massacre. Une Europe qui, loin de sây opposer, tend au contraire à le favoriser avec lâaffirmation gravée dans la Constitution de la « concurrence libre et non faussée ». Autre menace : plutôt que de transférer une activité à lâétranger, lâemployeur fait venir en France des travailleurs dâun pays à différentiel économique pour remplacer une main dâuvre existante. En principe le travailleur étranger est soumis au droit du travail du pays dâaccueil. En principe ! Mais « pour éviter les complications administratives »**, des dérogations rendent cette règle inopérante. Résultat : des groupes français importent une main dâuvre étrangère payée aux tarifs des pays dâorigine. Câest particulièrement vrai dans le bâtiment et les travaux publics. Loin de protéger les salariés, la Constitution européenne propose dâaller encore plus loin dans le libéralisme. La Constitution tire les droits sociaux vers le basCette concurrence tout azimut est inscrite dans la Constitution. Ce texte ne prévoit pas de clause de non régression sociale. Elle interdit même toute harmonisation des droits du travail (article III-207). Câest par « le fonctionnement du marché » que doit se faire lâharmonisation des systèmes sociaux (III-209) ! La flexibilité et la précarité sont expressément encouragés : lâarticle III-203 invite les Etats membres à « promouvoir une main-dâuvre susceptible de sâadapter ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à lâévolution de lâéconomie ». Le droit au travail disparaît au profit du « droit de travailler » (II-75-1). Le droit à la protection sociale est remplacé par un « droit dâaccès aux prestations » (II-94-1). Les services publics sont menacés. Leur privatisation est encouragée : « Les Etats membres sâefforcent de procéder à la libéralisation des services au-delà de la mesure qui est obligatoire » (III-148), ainsi que leur mise en concurrence : « Les restrictions à la libre prestation des services à lâintérieur de lâUnion sont interdites » (III-144). La directive Bolkestein sur « la libéralisation des services » (qui reviendra le 30 mai), ne fait quâappliquer ces dispositions. Une autre Europe passe par le NonEn se prononçant majoritairement pour le “ non ”, les hommes et les femmes de notre pays ouvriront de nouveaux horizons pour une Europe sociale, et pour une vraie politique de gauche dan notre pays. Une autre Europe est possible avec un nouveau traité. Dans ce nouveau traité, il faudra que figurent le principe de non régression sociale, et la garantie de droits réels pour les salariés, pour la retraite, pour la protection sociale. Il faudra développer les contours dâune véritable Europe des services publics, permettant de répondre partout aux besoins fondamentaux et exclure de la marchandisation lâéducation, la santé, lâénergie, lâeau... Il faudra inscrire au programme une Europe de lâemploi, avec une Banque centrale européenne sous contrôle des élus servant un système de sécurité dâemploi et de formation. Un Europe qui lutte contre les délocalisations et non qui les favorise. Il faudra une Europe de lâégalité hommes-femmes, qui agisse réellement et ne nie pas les droits acquis par les femmes. Il faudra une Europe de la démocratie, qui ne se cache pas des citoyens, qui leur permette de participer pleinement à lâélaboration des décisions. Une Europe où la Commission de Bruxelles nâaura plus le dernier mot. Il faudra une Europe de paix, dégagée de la tutelle de lâOTAN et donc des Etats-Unis, qui agisse pour le désarmement et pour trouver des issues politiques aux conflits majeurs de notre temps. Cette Europe est possible si le Non lâemporte le 29 mai prochain. Un autre traité est négociable car celui qui nous est proposé, sâil était ratifié, nâentrerait en vigueur quâen . Post-scriptum : La photo illustrant cet article est la une du mensuel Regards que vous pouvez en kiosque ou en ligne : http://www.regards.fr/
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