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Compte administratif 2000
29 juin 2001
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Monsieur le Maire, chers collègues, Je voudrais débuter cette intervention en saluant la mémoire du peintre Maurice Estève disparu dernier et auquel un dernier hommage a été rendu ce matin. Câest lâun des grands peintres du XXème siècle qui vient de nous quitter. Ses oeuvres, leurs couleurs, leur lumière resplendissent dans le monde entier. Câest une chance extraordinaire pour Bourges de compter dans son patrimoine un musée exceptionnel et unique dédié à lâoeuvre de Maurice Estève. Parce que certains sâingénient aujourdâhui à passer les faits sous silence, je veux rappeler dans cette enceinte que câest la rencontre du peintre et du Maire de lâépoque Jacques Rimbault, deux hommes dâexception, qui a permis, malgré le refus des uns et le peu dâempressement des autres, à notre ville de recueillir la donation de Maurice Estève. Vraiment, Bourges peut dire merci à Maurice Estève. Câest la raison pour laquelle je mâassocie pleinement à la proposition faite par Jean-Claude Sandrier dâorganiser dans les années prochaines (pourquoi pas en 2004, année du centenaire de la naissance du peintre) une grande manifestation internationale en lâhonneur de Maurice Estève et de son oeuvre. Ce serait là marquer la gratitude de la ville vis à vis du peintre et exprimer lâambition pour Bourges dont notre ville a bien besoin. Oui, Bourges a un grand besoin de retrouver ambition et développement. Malheureusement, les premiers mois de ce second mandat comme le compte administratif 2000, nâillustrent pas la volonté de votre majorité dans ce domaine. Ainsi, nous venons dâapprendre que la constitution de la communauté dâagglomération était au mieux reportée, au pire abandonnée. Mon collègue Yann Galut y reviendra dans son intervention mais je veux dâores et déjà souligner deux choses. Cette décision présente un risque considérable pour lâavenir de Bourges et de sa région ; risque de marginalisation ; risque de retard conséquent pour notre développement. Elle démontre aussi votre incapacité, monsieur le Maire, à négocier, à faire vivre la concertation pour aboutir positivement, y compris, on le voit dans ce dossier, avec vos amis. Ainsi, les premières mesures que vous prenez portent profondément atteinte à lâimage de la ville, à son rayonnement et son dynamisme. Après avoir supprimé le SIRITT dans le précédent mandat, câest maintenant le festival des Passions Technologiques qui succède à lâabandon du subventionnement de certaine structure culturelle associative. Quel gâchis ! A cela, il faut ajouter lâapproximation dans la gestion de la ville, gestion dont les Berruyers sont tenus à lâécart, les fautes graves dans le suivi de certains dossiers comme on le verra au cours de ce Conseil avec la patinoire. Venons-en maintenant concrètement au Compte Administratif 2000. Il présente la réalisation exacte du dernier budget complet du mandat précédent. Il sâinscrit donc dans un contexte économique et financier général plutôt positif et dans des conditions pour les collectivités locales qui nâont jamais été aussi bonnes depuis dix ans. Alors même que les intérêts des emprunts sont beaucoup plus bas quâau début des années 90 quâil y a le retour de la croissance que les dotations dâEtat sont en augmentation sensible depuis 1997 avec aussi lâarrivée massive des Fonds de Restructuration de Défense que depuis 1995, lâapport des Fonds Européens a été considérable contrairement à ce quâon fait les autres villes françaises vous nâavez pas maitrisé la fiscalité directe et indirecte vous nâavez pas maitrisé les frais financiers vous nâavez pas baissé la charge de la dette. Les Berruyers doivent savoir que lâencours de la dette qui était de 780 Millions de Francs au 1/1/2023 est de 803 Millions de Francs au 1/1/2023 lâinscription des emprunts à long terme est de 117 Millions de Francs au CA 2000 (contre 91 Millions de Francs au CA 1999) soit une augmentation de 28% alors même que plus de 20 Millions de Francs dâemprunts sont dans le budget annexe de la ZAC du Prado la dette par habitant atteint le chiffre de plus de 11000 Francs vous avez différé des remboursements dâemprunts depuis 1999 sans réelle justification, reportant ainsi un risque financier sur des années futures puisque vous nâinscrivez pas de provisions dans les budgets actuels Je ne mâétendrai pas sur les chois dâinvestissements que montrent ce Compte Administratif, Irène Félix y reviendra dans son intervention. Monsieur le Maire, Bourges est aujourdâhui dans une situation bien incertaine : sa situation démographique sâest dégradée (moins dâhabitants, moins dâélèves dans les écoles,...) sa situation financière se précarise et devient de plus en plus risquée (montant de la dette qui augmente, financement de la ZAC du Prado, ...) et laisse augurer des jours difficiles alors même que la taxation des Berruyers a largement progressé depuis six ans et devient insupportable pour beaucoup son ambition se réduit, lâexemple du Festival des Passions Technologiques en atteste sa cohésion devient chaque jour plus difficile y compris par faute dâéquipements et dâinterventions structurantes dans les quartiers son développement comme troisième pôle régional est handicapé par les retards pris pour constituer une véritable agglomération. Bourges paie cher vos approximations, votre gestion à lâemporte-pièce et votre incapacité chronique à travailler avec dâautres et en premier lieu avec les Berruyers. Elles est aujourdâhui fragilisée, ne peut plus vivre au gré dâune politique du coup par coup. Il faut changer de cap, se fixer une véritable ambition de développement économique qui peut sâappuyer sur tout ce qui a été obtenu pour Bourges depuis 1997, bâtir véritablement avec des actes forts le troisième pôle de la région Centre et enfin et surtout asseoir tout cela sur la mobilisation et la confiance de nos concitoyens. Je crains pour Bourges que ce ne soit pas le sens dans lequel vous travaillez.
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Jean-Michel Guérineau
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