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Festival des passions technologiques
29 juin 2001
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Monsieur le Maire, chers collègues, Nous voterons les subventions proposées pour lâassociation Centre Sciences et à lâENSI Eco-Team, mais je veux profiter de cette délibération pour revenir sur lâannonce de la suppression, par votre majorité, du festival des passions technologiques, et déplorer le peu dâeffort qui sera mis cette année pour lâanimation scientifique. Un tel abandon appelle trois remarques : une sur la forme, deux sur le fond. Sur la méthode employée, tout dâabord. Une fois de plus, vous décidez sans concerter, comme le prouvent la surprise, les regrets voire les condamnations que votre décision a suscité. Ces réactions viennent de ceux qui se sont le plus investis dans la réussite de ce grand rendez-vous des sciences : à commencer par Marguerite Renaudat, qui en fut lâinitiatrice, mais aussi des universitaires et des responsables dâassociations scientifiques de Bourges et de toute la France. Il nâest pas admissible que les principaux partenaires de cet événement apprennent sa disparition par la presse. Avouez que la méthode est pour le moins brutale. La réprobation unanime quâentraîne votre décision montre à quel point le festival des passions technologiques était un rendez-vous important. Deuxième remarque : Vous supprimez un événement populaire, 10000 visiteurs lâan dernier, dâune portée nationale, sans rien proposer dâautres que de participer à lâinitiative Sciences en fête, ce que la ville faisait déjà, en plus du festival. Dois-je vous rappeler que Bourges a un potentiel et un patrimoine scientifique et technologique exceptionnel, quâelle concentre le plus fort taux dâingénieurs de la Région Centre ? La Ville sâest engagée sous lâautorité des municipalités dirigées par Jacques Rimbault puis par Jean-Claude Sandrier dans le développement de lâenseignement supérieur, notamment scientifique en relation avec le tissu économique et industriel local. Avec son IUT, sa fac de sciences, son école dâingénieur et bientôt lâécole de lâInternet, avec ses industries de pointe, Bourges est devenu un pôle scientifique et technologique majeur. Le rendez-vous du festival des passions technologiques était devenu " incontournable par son impact" pour reprendre lâexpression dâun membre de lâinstitut dâastrophysique de Paris. Il était aussi un rendez-vous important pour les entrepreneurs locaux, je pense notamment à ceux qui travaillent dans les nouvelles technologies. Câest dire si ce festival nâétait pas de trop pour une ville comme Bourges. En le sacrifiant, vous amputez une partie du rayonnement scientifique et technologique de la ville. Enfin, troisième remarque, pour justifier cette décision, votre adjoint à la culture évoque sa surprise dâavoir découvert que le budget du festival des passions technologiques faisait partie du budget culturel (BR 16/06/01), le voyant mieux dans celui de lâenseignement supérieur. Une telle réflexion mâapparaît anachronique ; elle révèle une certaine idée étroite de la culture, qui, si lâon pousse plus loin le raisonnement tenu par M. Gitton, se limiterait donc aux seuls arts. Depuis plusieurs années, des institutions, à commencer par le Ministère de lâEducation nationale, cherchent à développer la culture scientifique des plus jeunes. Je pense notamment au programme " La main à la pâte " initiée par Georges Charpak, prix Nobel de physique en 1992, mais aussi avec le développement de lâhistoire et de la réflexion sur les sciences, à tous les niveaux de la formation, du primaire à lâuniversité. Vous affirmez vouloir développer une autre forme de communication pour les sciences. Au mot communication, jâopposerai celui de partage. Partage des savoirs, des expériences, des connaissances. Lâapproche des progrès et des découvertes scientifiques, fut-ce par le jeu, lâaccès aux grands débats qui en découlent en matière économique, éthique, ou sociale, est un enjeu majeur en ce début du XXIè siècle si lâon veut que les citoyens aient une plus grande maîtrise des innovations technologiques et scientifiques. Or, en supprimant ce grand forum, et en préconisant à la place un recentrage sur les lieux de lâenseignement, vous faites la démonstration de votre incompréhension dâun événement comme ce festival. Vous niez sa portée. Il qui nâavait pas pour objectif de former des scientifiques, mais dâattiser lâintérêt et la curiosité du grand public, et notamment des jeunes. En fait de recentrage, câest un repli que vous nous proposez alors même quâil faudrait aider les pôles dâenseignement scientifique à sâouvrir sur la ville. Ce festival le permettait. Ce que vous proposez nâest rien dâautre quâun opération portes ouvertes. En conclusion, je poserais quelques questions. Pourquoi cette décision si précipitée ? Est-ce dans un but financier, dâéconomie ? Est-ce une volonté dâeffacer ce qui sâest construit de plus novateur et de plus progressiste dans notre ville ? Vous dites que ce festival nâétait plus adapté (hors du Siritt à sa forme récente, il a montré quâon pouvait le faire évoluer). Pourquoi ne pas avoir maintenu le festival cette année, en laissant le temps à la concertation et au dialogue, pour trouver les évolutions nécessaires ?
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Yannick Bedin
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