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Orientations budgétaires : le Maire enfonce des portes ouvertes et dore la pilule à ses administrés
26 octobre 2002








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Intervention de Monsieur Yannick BEDIN, Conseiller municipal (PCF) de Bourges à propos des orientations budgétaires pour l’année 2003.

Monsieur le Maire,

Votre présentation Monsieur le Maire des orientations budgétaires pour l’année 2003, révèle les difficultés que vous rencontrez dans votre gestion, ce que Jean-Michel Guérineau rappelait à l’instant, et le manque d’ambition de votre budget.

Les expressions que vous employez pour annoncer vos orientations pour l’année qui vient, dissimulent la triste réalité dans laquelle notre ville se trouve et l’avenir sombre que vous nous préparez. D’entrée vous évoquez la rigueur financière : ce que vous proposez n’est rien d’autre que la mise en place d’une politique d’austérité pour la ville (14% de baisse des crédits de fonctionnement des services municipaux, c’est à dire malgré vos dénégations un peu plus loin dans votre présentation, moins de services à la population). Vous évoquez, je cite « l’optimisation des moyens et l’adaptation des structures » dans le secteur de la petite enfance, ce que l’on peut traduire par une diminution des moyens pour ces structures. Vous parlez « d’esprit de politique managériale » en ce qui concerne le personnel municipal, alors que celui-ci redoute de faire les frais de vos choix budgétaires ; déjà dans bien des services le personnel municipal travaille avec moins de moyens qu’auparavant. Le jargon libéral (le même qui dans les entreprises sert à qualifier les licenciements de plans sociaux) ce jargon a au moins une vertu : celle d’édulcorer la réalité et de la rendre acceptable. C’est un vocabulaire qui n’a d’autre but que de dorer la pilule que l’on veut faire avaler.

Vos choix budgétaires manquent d’ambitions pour notre ville. Quelles ambitions et quels projets concernant le secteur de l’enseignement lorsque vous annoncez la mise aux normes de sécurité des écoles ? Quoi de plus normal finalement que de se conformer aux réglementations. Vous ne faites là que votre travail. Quelles ambitions quand vous prévoyez l’entretien des équipements sportifs ? C’est le rôle d’une municipalité que de le faire. Vous évoquez le partenariat avec les grands clubs sportifs, la mise à disposition d’équipements et de matériels pour les événements et les manifestations organisés par les clubs. C’est bien, mais il n’y a là rien de neuf. Vous dites vouloir apportez le soutien financier de la ville aux associations, sans dire que vous allez baisser les subventions ( les chiffres du tableau le montrent). Quelles ambitions pour la jeunesse dans les quartiers quand vous ne faites qu’exposer ce qui existe déjà : les 4 PRJ. C’est troublant de voir affirmez comme vous le faites, que des activités de loisirs y seront mises en place et que devront s’établir des relations privilégiées individualisées entre les jeunes et les animateurs pour un travail d’accompagnement de qualité. Quelqu’un qui ne connaîtrait pas ce secteur pourrait se demander ce qu’on pouvait bien y faire avant dans ces PRJ et ce qu’y faisaient les animateurs ?

Bref, dans tous ces domaines, vous enfoncez des portes ouvertes.

Et puis il y a tout ce que vous n’évoquez pas, des pans entiers de la politique municipale sont absents de vos choix pour 2003. Rien n’est dit sur l’enseignement supérieur, alors que le nombre d’étudiants stagne à Bourges depuis sept ans, malgré la création de nouvelles structures. Rien sur la culture, l’emploi, l’économie, les technologies de l’information et de la communication (alors qu’un de vos adjoints travaillent sur ces questions sans budget comme il le déplore dans une interview récente).... Rien non plus sur l’aménagement des quartiers, et notamment des quartiers au Nord de Bourges, dont l’actualité récente médiatisée nous rappelle quand même que vous y organiser le vide.

Enfin, les réalisations que vous prévoyez de lancer pour 2003 montre que la ville est en panne. Le dossier de la patinoire a déjà 7 ans, celui de l’espace culturel de la Chancellerie a 4 ans et demi, 7 ans que l’on évoque celui de la rue Charlet, 5 ans pour les liaisons vertes. En matière de fiabilité dans la conduite des projets, de respect des calendriers et des coûts prévisionnels, avouez que l’on peut être septique.

Pour couronner le tout, vous nous ressortez la concertation permanente avec la population. Pour avoir participé à quelques réunions sur un de vos projets, dont nous parlerons plus tard, j’ai pu constater que les rencontres que vous organisez sont plus des réunions d’information que de véritable concertation. Et s’il fallait une preuve de cette absence de vraie concertation, c’est la campagne de communication en 4x3 sur ce sujet où vous posez avec vos amis, qui n’a d’autre but que d’essayer de persuader nos concitoyens que vous les écoutez, et peut-être même de vous en persuader vous même.

Vos orientations ne sont donc pas bonnes : elles manquent de vision claire et d’engagement ; ce sont des orientations sans conviction et sans ambition.

Je vous remercie.