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Crise de « jeunouisme »
13 avril 2005




Moyenne d’âge qui frise les 45 ans” au meeting organisé par le PCF à Bourges, en faveur du non à la Constitution avec Alain BOCQUET. C’est le commentaire d’une photographie publiée par la Nouvelle République dans son édition du 12 avril, illustrant un article consacré au Non porté par le PCF (on s’étonne au passage que les journalistes auteurs de cette page consacrée à la campagne du référendum ignorent les autres tenants du Non de gauche dans le Cher : ATTAC, la Confédération paysanne, la CGT, le MRC, le Président des Verts du Cher...). On peut s’interroger sur la pertinence de ce commentaire dans un journal qui, comme l’ensemble des quotidiens de la presse écrite, n’a pas un lectorat très jeune. Pour rétablir la vérité, et la nuancer, il y avait dans ce meeting de nombreux lycéens et jeunes travailleurs, loin d’être tous communistes. On le sait, dans les meetings politiques, les jeunes ne se bousculent pas : et là, à l’occasion de cette campagne, certains viennent et participent, ce qui est assez nouveau. Ce commentaire sibyllin de la NR partage en fait un des objectifs des tenants du Oui : ringardiser le Non ! En porteur d’eau de la pensée « ouinique », certains « journalouistes » font apparaître jeunes et dynamiques les tenants du Oui (voir l’article sur le responsable départemental des « jeunes » de l’UMP dans la même édition de la NR), ringards, frileux et vieux ceux du Non.

C’est ce qui a conduit TF1 et Claude Chirac à organiser le talk show pour le père de cette dernière, 14 avril. Déprogrammé pour cause d’obsèques pontificales, le rendez-vous de Jacques Chirac avec une jeunesse triée sur le volet se tiendra sur la plus grande chaîne privée du pays. On savait Jacques Chirac hors d’atteinte de la justice, on sait désormais qu’il est au dessus du débat démocratique, puisque aucun contradicteur politique ne lui sera opposé. Après l’infaillibilité papale, l’infaillibilité présidentielle ! Même Noël Mamère, défenseur du Oui social libéral, avait du mal à masquer un certain embarras sur le plateau de Canal + dernier, devant ce cirque médiatique anti-démocratique. Animé par PPDA, Emmanuel Chain, Fogiel et Delarue (tiens ils n’ont pas pensé à Ardisson !), producteurs animateurs ignorant tout de la baisse du pouvoir d’achat mais pas la hausse des dividendes, ce talk show a pour objectif de rajeunir l’image du Oui à la Constitution. C’est vrai que forgée par Valéry Giscard d’Estaing, ardemment soutenue par Jacques Delors, la Constitution européenne a besoin d’un bon lifting. C’est ce que l’on pouvait d’ailleurs se dire soir en regardant l’émission de la sémillante Arlette Chabot, où face à des partisans du Oui encravatés (le professeur Cavada, Moscovici), se tenaient pour le Non de gauche, les trentenaires Clémentine Autain et Olivier Besancennot. Ceux qui soutiennent la construction libérale de l’Europe depuis le Traité de Rome en 1957, ont dû faire face à la nouvelle génération échaudée par les promesses d’Europe sociale resservies à chaque étape de l’histoire de l’UE.

Ringards, frileux, vieillis les arguments du Non ? C’est vrai que le droit à la santé, à l’éducation, aux services publics de l’eau, de l’énergie, le droit à la paix, paraissent obsolètes à ceux qui, au nom du modernisme, voudraient bien tout confier aux marchés financiers. Ils auront bien du mal avec le respect de la démocratie, difficile à vendre, même si chez les ultra du oui, il ne doit y avoir d’autres votes que positifs à leur constitution. Parce que pour eux, à défaut d’être monnayable, la démocratie c’est « has been » !