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Tromperies
30 avril 2005




Les partisans de la Constitution européenne, très actifs ces derniers temps, le disent sur tous les tons : un Non français ferait basculer l’Europe dans le chaos. Et les grands médias de faire monter Le Pen ou De Villiers, pour faire basculer les indécis dans le camp du Oui ; des indécis inquiets de l’avenir libéral que promet cette constitution mais ne voulant pas mêler leur voix à celles chauvines voire xénophobes, et anti-turques, du MPF ou du FN. La dramatisation outrancière semble marcher. Le Oui remonte dans les sondages, sur ces bases là.

On ressort dans la campagne du Oui, les hérauts de cette Europe libérale pourtant refusée à gauche : Jospin, droit dans les mêmes bottes qui l’ont fait perdre en 2002, le Jospin de Vilvoorde, fataliste devant les lois de l’économie libérale (sur le thème « le politique ne peut pas tout »). Simone Veil et Jacques Delors, artisans par le passé d’une construction européenne si peu respectueuse des droits sociaux. En une semaine, toute la génération Giscard a déboulé dans les média. Jacques Delors, sur le message radio promouvant le Nouvel Obs de cette semaine dont il est l’invité principal, déclare vouloir pourfendre « les mensonges » des partisans du NON à la Constitution. C’est vrai, qu’en mensonge, il s’y connaît, lui qui promettait après Maastricht, la construction de l’Europe sociale. Mensonge qu’illustre cette déclaration de sa fille en 1992, quelques jours avant le référendum sur Maastricht :

" C’est peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les inquiets sur ces contrevérités. [...] Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. "

Martine Aubry 12 septembre 1992, Béthune

Si elle n’était pas datée, cette déclaration pourrait tenir dans la bouche d’un partisan d’un Oui aujourd’hui. Alors qui ment ? Ou qui se trompe ? Le baron Seillière qui soutient cette constitution avec tout le MEDEF (très discret dans la campagne) ou François Hollande qui voit en elle la promesse d’une Europe sociale ?