Nous ferons vivre le PCF, même contre la stratégie de sa direction !
La situation politique exige plus que jamais lâexistence dâun grand parti communiste dont la nécessaire indépendance de pensée doit être entièrement mise au service des travailleurs et de la lutte des classes. Les 55% du NON au référendum, la force des luttes, le profond rejet de la mondialisation capitaliste et de ses effets par les jeunes, les salariés, les paysans, les retraités nous le confirment. Le capitalisme est jugé « négatif » par 61% de la population.
La direction nationale a décidé de poursuivre la stratégie dâeffacement du PCF, de son organisation et de ses positions à lâoccasion des échéances électorales de 2007. Câest un nouveau contresens dans la suite de la « Mutation » qui a déjà conduit à la liquidation des cellules, de lâactivité à lâentreprise, à la participation active entre 1997 et 2002 à un gouvernement qui a géré loyalement les affaires du capital. Autant de choix qui nâont cessé de ruiner lâinfluence du Parti. Câest bien dans cette lignée que sâinscrivent les décisions de la Conférence nationale des 21 et 22 octobre, composée des membres du Conseil national, des parlementaires et des délégués désignés par les directions départementales. Celle-ci a ainsi exclu la possibilité pour les adhérents de se déterminer sur le principe dâune candidature communiste porteuse dâun programme communiste lors du vote des 10 et 11 novembre. Si cette question leur avait été posée, nul doute quâils auraient massivement répondu oui. La conférence nâa avancé le nom de Marie-George Buffet que comme une proposition qui sera soumise à la décision finale des « collectifs antilibéraux » pour être leur candidate sur la base de leur programme. Elle sâest déjà engagée à se mettre en congé de ses responsabilités dans le Parti.
La résolution adoptée va bien au-delà. Elle place durablement le Parti sous la tutelle de ces « collectifs ». Aux législatives de la même façon quâaux présidentielles. Ils auraient ensuite vocation à supplanter les organisations du parti. Le groupe communiste à lâAssemblée cesserait dâexister.
Comme nous lâavons fait hier pour « Bouge lâEurope », nous rejetons aujourdâhui le sabordage, le choix de la fusion-disparition du PCF dans les « collectifs ».
Au-delà localement de quelques personnes de bonne volonté, ces « collectifs », singulièrement le collectif national, sont lâamalgame de groupuscules et de « personnalités », le plus souvent marquées par leur hostilité à lâorganisation communiste mais bien arrimées à la social-démocratie. Les rivalités dâambitions, les calculs politiciens et électoralistes donnent la piètre image de leur « nouvelle façon de faire de la politique ». Sous le vocable lénifiant de « lâantilibéralisme », leur stratégie permet à la direction du PCF une nouvelle dérive dans le prolongement des reniements politiques de la « Mutation ». Avec les « collectifs », elle annonce dès à présent le désistement « automatique, sans conditions » pour le candidat du PS, sâinscrivant ainsi dans la continuité de lâalternance et dans le processus de bipolarisation. A contresens du NON de classe du 29 mai, « collectifs » et direction du PCF se situent dans la logique de lâintégration dans lâUE du capital et de la renégociation du projet de « constitution », explicitement à lâoccasion de la présidence française de lâUE au deuxième semestre 2008.