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Mobilisation historique contre la guerre !

18 février 2003

par Yannick Bedin

Plus de 10 millions de manifestants dans le monde pour refuser la logique de guerre contre l’Irak. Plus de 300000 à Paris. Parmi eux, environ 300 Berrichons.



La mobilisation des habitants du Cher contre la guerre en Irak marque une étape importante, avec la montée à Paris de près de 300 d’entre eux le 15 février. Les cars organisés au départ de Saint-Amand, de Bourges et de Vierzon ont fait le plein.

Les militants du PCF, d’ATTAC, du CCFD, de la CGT, de la FSU...sont nombreux dans les quatre cars montés du Cher à Paris pour la journée internationale de lutte contre la guerre en Irak. A l’image de ce que fut la manif parisienne, il y a aussi beaucoup de citoyens non organisés, beaucoup de jeunes, qui sont du voyage. Tous veulent manifester leur refus de l’amalgame, de la manipulation et de la désinformation entreprise par l’administration états-uniennne.

Défilant derrière la banderolle du collectif 18 contre la guerre ou de celle de la Section de Vierzon du PCF, les Berrichons ont pris une part active au défilé qui s’étirait de la place Denfert-Rochereau à la Bastille. Les slogans sont clairs : "Avec ou sans l’ONU, la guerre on n’en veut pas, on ne la fera pas", "Bush assassin du peuple irakien, Sharon assassin du peuple palestinien, Poutine assassin du peuple tchétchène, solidarité internationale des peuples !".

La grande diversité du cortège fait chaud au coeur. Les associations pacifistes côtoient les organisations de défense des Palestiniens ; les cortèges d’Américains contre la guerre voisinent avec celui des Irakiens opposés à la guerre et à Saddam Hussein ; des vétérans français de la guerre du Golfe brandissent 27 cercueils pour les 27 décès consécutifs à l’engagement de la France derrière Bush-père (à l’époque Mitterrand dirigeait la France). Il y a aussi des Espagnols criant "Honte à Aznar", des Italiens tout aussi remontés contre Berlusconi et des anglais qui fustigent le travailliste Blair. Et puis la foule, sans carte, sans parti, qui marche, souvent en famille. La manifestation-monde résonne dans Paris.

Une étape importante pour empêcher la guerre, la naissance d’une conscience mondiale : la mondialisation libérale et le capitalisme international, qui font de la guerre un instrument de régulation et de domination du monde, sont ébranlés par la solidarité des peuples. Il ne faut pourtant pas relâcher la pression. La position de la France peut changer à tout moment. Et puis il ne faut pas se statisfaire du statu quo : l’état de "non-guerre" en Irak, ne doit pas nous faire oublier que régulièrement, les armées impériales anglo-américaines bombardent des sites irakiens, que l’embargo, soutenu par l’ONU, et par Chirac, continue de semer la mort dans la population irakienne. Plus que jamais doit prévaloir l’exigence de justice pour les peuples de la région, et notamment pour les Palestiniens. Car sans justice, pas de paix possible !

Yannick Bedin