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INTERVENTION DE JEAN-MICHEL GUERINEAU
Vote des taux 200330 mars 2003
par PCF Bourges
Monsieur le Maire, chers collègues.
Outre le contexte international dont nous venons de parler, ce premier Conseil Municipal de lâannée 2003 sâouvre dans un contexte social et économique qui sâassombrit de jour en jour et provoque lâinquiétude grandissante de nos concitoyens. Nous nous retrouvons aujourdâhui dans une situation et avec des perspectives parmi les plus difficiles depuis 10 ans.
Le chômage a repris sa marche en avant à un rythme qui sâaccélère. Les plans de licenciements succèdent aux plans de licenciements. En ayant ouvert la boîte de Pandore des licenciements par son annulation de la loi de modernisation sociale et de la loi Hue sur le contrôle des fonds publics et en prenant lui-même lâinitiative des suppressions dâemplois dans les entreprises et services publics, le Gouvernement, sa majorité, portent une écrasante responsabilité dans cette situation.
Bourges et son bassin ne sont pas en dehors de cette problématique. Sans parler de lâonde de choc que ne manquera pas de provoquer lâeffondrement de bassins dâemplois voisins (Vierzon et Saint-Amand), je veux simplement mâappesantir sur les grandes difficultés provoquées par les décisions de votre Gouvernement. Giat-Industries dont lâannonce dâun plan massif de suppressions dâemplois ne fait plus de doute. Les services et entreprises publiques comme la SNCF ou La Poste qui voient leurs effectifs réduits à Bourges ou encore comme lâEducation Nationale qui voit, en plus du départ des aides-éducateurs, la suppression massive de postes dans les lycées, collèges et écoles.
Face à cette situation, des actes forts et des mesures politiques fortes doivent être prises pour repartir de lâavant. Au premier rang de celles-ci, la préservation à tout prix des potentiels industriels et techniques de notre ville. Câest ensuite lâexpression dâune volonté forte de poursuivre et renforcer les engagements obtenus de lâEtat pour le développement des Pôles au premier plan desquels le Pôle National sur les Risques Industriels et Environnementaux. Cette volonté, nous ne la constatons pas et vous prenez ainsi le risque de laisser passer une opportunité historique pour le développement de notre ville. Malgré mes demandes répétées, nous nâavons toujours pas connaissance dâun projet dâensemble cohérent sur le site de Lahitolle, dont vous nous aviez pourtant promis, lors des Conseils dâoctobre puis de décembre, quâil serait à lâordre du jour de notre assemblée prochainement.
Jâen viens maintenant à la question du vote des taux dâimposition pour 2003. vous nous proposez donc une délibération qui maintient les taux dâimposition appliqués aux Berruyers et confirme, en la poursuivant, la hausse excessive de la Taxe dâEnlèvement des Ordures Ménagères. Dans les faits, la pression financière exercée par votre majorité sur les Berruyers continue à sâaccroître que ce soit par les impôts locaux (avec la répercussion mécanique des hausses massives de chaque début de mandat), par les tarifs dont nous avons dénoncé certaines hausses massives en décembre dernier ou encore par les taxes comme celle dâenlèvement des ordures ménagères qui est la plus injuste qui soit puisquâelle assujetti y compris les 4000 foyers exonérés de tout ou partie de la taxe dâhabitation.
La tendance ne sâinverse pas. On nâest vraiment pas dans la ligne des grandes promesses et déclarations (y compris de votre part dans cette enceinte) sur la nécessité de la baisse des prélèvements obligatoires sur les Français. Ce quâon perçoit des intentions du Gouvernement et ce quâon soupçonne des conséquences de la décentralisation à la mode Raffarin ne nous laisse rien augurer de bon pour le portefeuille des Berruyers.
Enfin, pour conclure, je voudrais dire un mot des quartiers Nord de Bourges et notamment du secteur de la Chancellerie. La véritable violence faire à ces quartiers, câest le quasi abandon dans lequel ils ont été laissés par votre municipalité depuis 1995. Un abandon très fortement ressenti par les habitants de ces quartiers qui ont lâimpression quâon a tiré un trait sur eux. Votre choix, dans la renégociation à mi-parcours du Contrat dâAgglomération, dâabandonner la rénovation des espaces publics de la Chancellerie (inscrite pour 10 Millions de Francs et qui concernait les rues Cravayat, Eiffel, le centre commercial et les places Cravayat, Cothenet et le parvis de lâéglise Saint-Jean) au profit de ... la patinoire, ne peut que confirmer ce sentiment.
Aujourdâhui, vient au Conseil Municipal le choix du concepteur de lâespace culturel de la Chancellerie. Après 6 ans de tergiversations et encore 6 mois de retard (parce que vous avez refusé de dépasser lâenveloppe prévue de 1 Million de Francs alors quâau même moment vous acceptiez de dépasser de 5 Millions de Francs pour la patinoire), cet espace culturel devrait enfin bientôt sortir de terre. On aurait envie de dire quâil est presque trop tard. Dans tous les cas, je souhaite que cette arrivée permette que lâoccasion soit donnée de travailler à un nouveau projet pour ces quartiers, quâune véritable reconquête soit engagée avec la mise en place dâune réelle mixité sociale et dâune attractivité retrouvée. Cela a à voir avec des activités et de lâemploi, avec des équipements, avec des logements (et pas seulement pour en détruire), avec le maintien et le développement des services publics. Cela doit se faire dans la concertation et la transparence et donc dâabord par la réflexion et la discussion de notre Conseil Municipal.