Retour au format normal
DÉPÔT DE BILAN DE LA SEMIARC
Le service public de restauration collective berruyer en danger !24 août 2003
Madame Csorgei, Maire-adjointe de Bourges chargée de lâenseignement et Présidente de la Société dâéconomie mixte dâalimentation et de restauration collective (la SEMIARC), a déposé le bilan de cette dernière 19 août. Le tribunal de commerce doit statuer sur lâavenir de lâentreprise 29 août.
La SEMIARC est une société dâéconomie mixte (la Ville de Bourges détient la majorité des parts de lâentreprise), créée il y a plus de dix ans. Assurant une mission de restauration collective, la SEMIARC livre plus de 4000 repas par jour, tant dans les écoles, les centres de loisirs que pour les personnes âgées. Depuis plusieurs mois, les difficultés accumulées par cette société sont sur la place publique ; avec le dépôt de bilan, une nouvelle étape est franchie.
Des difficultés toujours plus grandes
Comme tout marché public, la restauration collective fait lâobjet dâune procédure dâappel dâoffre. Renouvelé en 1999, lâaffermage accordé à la SEMIARC lâa été à des conditions qui ont pesé sur la société. Le coût de la redevance a été multiplié par trois ! On comprend dès lors, que la société a du développer son activité pour amortir ce surcoût, et rechercher des marchés tous azimuts, en tirant les prix vers le bas pour être concurrentielle. Le problème, câest que les investissements nâont pas suivi : les locaux, le matériel, le personnel, pouvaient difficilement supporter des charges de travail supplémentaires, faute dâinvestissements suffisants (investissements du ressort de la Ville). A cela, il faut ajouter une hausse des achats considérable, réduisant les marges dâautant plus. Les déficits se sont creusés pour atteindre plus de 300 000 euros fin 2002.
Des remèdes discutables
Ce résultat a abouti au licenciement du directeur de la SEMIARC, fin 2002. Pour la Ville, et sa représentante directe, Mme Csorgei, Présidente du Conseil dâadministration, pas question à lâépoque dâembaucher un nouveau directeur. On a donc fait appel à une entreprise privée, la société Avenance-enseignement, filiale du groupe Elior, pour assurer ce quâon appelle une assistance technique. Le coût de cette assistance technique pour la SEMIARC, sâélève à plus de 142000 euros pour lâannée, alors que le coût dâun directeur est de 65000 euros environ. Curieuse manières dâenvisager le redressement dâune société en difficulté, que de lui imposer des charges supplémentaires prohibitives ! De surcroît, Avenance dispose de ses propres fournisseurs. Depuis des mois que lâassistance est mise en place, la situation semblait sâaméliorer, même sâil apparaît que la qualité du service déclinait.
« La SEMIARC remonte la pente, lentement mais sûrement »
Câest ce que déclarait Mme Csorgei fin juin 2003, dans la presse locale. « Il nây aura pas de dissolution » devait-elle rajouter. Pourquoi donc près de deux mois plus tard, déposer le bilan ? Une chose est sûre, câest quâil semble que la Ville de Bourges a fait de mauvais choix, mettant en péril la restauration collective publique dans notre ville. Dès lors, plusieurs questions se posent. Sâagit-il dâun naufrage organisé, pour mieux confier ce marché à un grand groupe de restauration privé ? Pourquoi avoir choisi une assistance technique piloté par un groupe de restauration privé susceptible de concourir au prochain appel dâoffre au même titre que la SEMIARC, lui conférant ainsi un avantage certain ?
Défendre le service public de restauration collective
Pour les communistes, ce service public est essentiel à une gestion sociale et humaine dâun ville. La forme SEM permet à une collectivité dâêtre au plus près des besoins de la population, et dây répondre, de pratiquer une politique avant tout sociale, qui permet à des enfants de milieux modestes et même à des personnes âgées isolées, dâavoir un repas complet et équilibré par jour, en maîtrisant les prix. Câest donc un service essentiel.