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DÉFENSE DU SERVICE PUBLIC DE RESTAURATION COLLECTIVE
Le tribunal de commerce de Bourges accorde un sursis à la SEMIARC2 septembre 2003
Le dépôt de bilan de la SEMIARC (voir article précédent sur le sujet) déposé le 19 août dernier par la Présidente du Conseil dâadministration Josette CSORGEI, Maire Adjointe de Bourges à lâenseignement, avait entraîné les plus grandes inquiétudes pour le personnel, et pour tous ceux qui défendent les services publics. Le tribunal de commerce a décidé, le 29 août, la mise en observation pendant un mois de la société, et statuera sur son avenir le 26 septembre.
« Cette décision, que lâon peut qualifier de sage, est due à la mobilisation et à la détermination des salariés de lâentreprise, qui ont montré leur attachement à la SEMIARC et aux missions de service public qui sont les siennes » déclarait Yannick BEDIN, Conseiller municipal communiste et administrateur de la SEMIARC, à lâissue de lâaudience du tribunal. Des salariés qui nâavaient pas hésité la veille à sâinviter au conseil dâadministration, la Présidente ayant refusé que le délégué du personnel y assiste. Lors de ce même Conseil dâadministration, plusieurs administrateurs sâexprimaient pour déplorer le manque de transparence dans le dossier, et critiquer des décisions prises en Mairie, finalement imposées au CA depuis plusieurs mois.
Une municipalité prisonnière de ses choix
Ce dépôt de bilan, a finalement révélé les erreurs de choix de la municipalité dirigée par Serge Lepeltier, Sénateur-Maire de Bourges, en ce qui concerne la gestion de la SEMIARC. Car dans cette affaire, câest bien la Mairie qui est en première ligne, en tant quâactionnaire majoritaire de la société. Câest lâactionnaire majoritaire qui a accepté le doublement de la redevance payée à la ville de Bourges par la SEMIARC, lors du renouvellement de lâappel dâoffre en 1999. Câest lâactionnaire majoritaire qui nâa pas su suivre les comptes de la SEMIARC, et la négociation de contrat à perte comme celui signé avec lâESAM, qui a fait perdre pendant plus dâun an 16000 euros par mois à la SEMIARC. Câest encore lâactionnaire majoritaire, qui est responsable de la signature du contrat dâassistance technique avec la société Avenance-enseignement, après le licenciement du directeur de la SEMIARC en décembre 2002. La municipalité est responsable de ces choix ; on peut légitimement sâinterroger sur lâobjectif poursuivi.
« Un contrat dâassistance ou de non assistance à société en danger ? »
Câest la question que pose Jean-Michel Guérineau, chef de file de lâopposition municipale, dans une conférence de presse donnée en compagnie de Yannick Bedin, 30 août. En effet, outre le coût très lourd pour la SEMIARC dâune telle assistance (plus de deux fois plus cher que le coût dâun directeur), il sâavère que la décision de déposer le bilan ait été motivée par la dette dâenviron 500000 euros au titre des achats, que la SEMIARC doit à Avenance. Cette dernière, rappelons le, est le seul fournisseur de la SEMIARC, qui ne peut plus négocier aucun achat ni empocher les remises accordées par les fournisseurs, qui pourraient sâélever à environ 30%. Donc Avenance fournit une prestation coûteuse, et en plus empoche les remises. On voit bien pour cette société privée lâintérêt de ce type de contrat. Ces aberrations ont été dénoncées par plusieurs administrateurs dès le début ; Yannick Bedin sâen était fait lâécho au conseil municipal de juin dernier. Comment la SEMIARC pouvait-elle dans ce contexte se relever financièrement, objectif pourtant affirmé dans le contrat dâAvenance ( « lâobjectif durant cette mission est de résorber le déficit actuel », article 3 du contrat dâassistance technique signé entre Avenance et la Présidente de la SEMIARC, Josette Csorgei) ?
Sauver le service public de restauration collective
Lors de la même conférence de presse, les deux élus communistes ont fait des propositions pour sauver le service public de restauration collective berruyer. Premier objectif, tenter de redresser la situation de la SEMIARC, en rompant le contrat avec Avenance et en étalant les dettes. La situation devrait de plus sâassainir, le marché de lâESAM étant terminé, de même que les extra que faisait la SEMIARC. Dans le cas où la société ne serait pas en mesure de concourir en 2004 au renouvellement de lâappel dâoffre, Jean-Michel Guérineau et Yannick Bedin, proposent la création dâun grand service public du péri-scolaire incluant la restauration collective géré en régie directe par la ville, avec bien sûr reprise du personnel. « Le choix, devait conclure Jean-Michel Guérineau, se fera entre le public et le privé, entre la satisfaction des besoins de la population, notamment en fournissant aux enfants de Bourges un repas chaud et complet par jour quelque soit leur situation sociale, et la recherche de la rentabilité et du profit ».