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3ÈME AVIS DE KO SOCIAL
Succès du KO social de Bourges27 avril 2004
Printemps militant, le festival de Bourges aura cette année déployé beaucoup dâefforts pour faire jaillir sur scène le mouvement social. Sa direction aura sans doute voulu éviter que se reproduisent à Bourges, des événements tels que ceux qui ont émaillé les festivals de lâété dernier, en pleine lutte des intermittents du spectacle. Quâimporte la manuvre, si manuvre il y a, lâimportant câest quâune partie du mouvement social ait pu investir les espaces dâexpression qui lui étaient offerts.
Lâévénement phare fut sans aucun doute lâavis de KO social lancé à Bourges pour le 23 avril. Pour sa troisième édition, après Lyon et Paris, ce rendez-vous de la convergence des luttes aura réuni plusieurs milliers de personnes dans la manifestation et au concert de lâaprès-midi.
Partie de la gare, la manifestation colorée et joyeuse, a traversé le centre-ville de Bourges. Les manifestants, parmi lesquels on reconnaissait les artistes Little Bob, Guillaume Ledoux, leader des Blankass, ou les membres du groupe Les Têtes Raides, ont crié haut et fort leur refus dâune société chaotique, inégalitaire et injuste, même si les slogans, parfois disons le un peu niais (« oui aux gentils, non aux méchants »), ne rendaient pas bien compte de la détermination et de lâengagement de beaucoup de participants.
Le concert a démarré dans la foulée, réunissant près de 2500 personnes dans la grande salle du Pavillon. Un grand nombre dâorganisations de Bourges et du Cher, réunies en collectif avaient pris place autour du public, dans des stands. La Confédération paysanne, la CGT-spectacle, la FSU, SUD, Le Mouvement de la paix, le Comité de Vigilance pour la défense du droit des étrangers, la LDH, le Mouvement des jeunes ruraux chrétiens...diffusaient leur matériel militant, faisaient signer des pétitions. Réunis depuis des semaines pour préparer ce rendez-vous, les organisations présentes sont intervenues entre les groupes, sur des thèmes aussi divers que la marchandisation, le droit des migrants, la culture, la recherche, lâéducation, les discriminations, la paix.... Le public était visiblement autant mobilisé pour la musique que pour les propos tenus sur ces différentes questions, applaudissant à tout rompre la plupart des interventions. A noter celle de Patrick Pelloux, qui au nom du syndicat des urgentistes, a réitéré ses demandes pour éviter une nouvelle catastrophe comme celle que lâon a connu lâété dernier dans les services dâurgence. Quand à la musique, elle fut bien présente, même si chaque groupe nâa joué que trois à quatre morceaux. Câest aux Queens of Yoghourts, groupe berruyer, quâil revint dâouvrir le concert, suivi des Blankass, de Mano Solo, de Little Bob, des Têtes raides ou de Sergent Garcia. Le tout ponctué par lâimpertinence des dessins de Tignous. Cet événement unique dans lâhistoire du Printemps de Bourges aura permis de faire passer un grand nombre dâidées auprès dâun public souvent jeune, et qui sait, peut-être faire jaillir des vocations militantes.