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QUESTION AU GOUVERNEMENT DE JEAN-CLAUDE SANDRIER
Réforme de la sécurité sociale18 mai 2004
par PCF Bourges, Jean-Claude Sandrier
Monsieur le Ministre de la santé et de la protection sociale,
Que nous le voulions ou pas, les dépenses de santé augmentent, augmenteront et ne cesseront dâaugmenter en raison des progrès technologiques, des efforts de recherche et de lâallongement de la durée de vie.
Vous niez cette évidence. Mieux, pour combler un déficit complètement artificiel, vous utilisez certains abus comme alibi afin de culpabiliser et demander toujours plus aux familles, aux retraités, aux assurés sociaux en général.
Or, il y a 20% de personnes dans notre pays qui ne se soignent pas ou qui ne se soignent pas comme elles le devraient et cela dépasse de beaucoup les abus évoqués.
Donc, votre solution, de pénaliser encore plus nos concitoyens ne marchera pas, elle nâa dâailleurs jamais marché. Elle contribue au contraire à limiter lâaccès aux soins. Elle est socialement peu admissible et scientifiquement non fondée.
Mais cet alibi des abus sert de paravent pour empêcher que ne soit posée la vraie question : quelle part de richesses créées voulons-nous consacrer à la santé de nos concitoyens ?
Or répondre à cette question câest soulever un problème embarrassant.
En effet, tant que dans notre pays, avec une croissance et une inflation à hauteur de 2%, on acceptera que SANOFI augmente les dividendes de ses actionnaires de 24%, que Bouygues les augmente de 39% ou EADS de 20%.
Tant que lâon acceptera que les grands patrons sâaccordent des augmentation de 20% il y a deux ans et de 11% lâan dernier.
Et tant que lâon acceptera que tout cela se fasse dâabord en licenciant et en précarisant, alors que lâemploi est justement la source principal de financement de la sécurité sociale, vous nâavez aucune chance Monsieur le Ministre de financer la protection sociale autrement quâen prenant dans les poches des ménages, des salariés et des retraités.
Monsieur le Ministre, notre groupe fait des propositions concrètes, précises pour le financement de la sécurité sociale, qui combleraient dâailleurs plusieurs fois le soi-disant déficit.
Ces propositions sont à votre disposition, êtes-vous prêt à les examiner ?