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INTERVENTION DE JEAN-MICHEL GUÉRINEAU, CHEF DE FILE DE LâOPPOSITION MUNICIPALE.
Budget 2005 au Conseil municipal de Bourges20 décembre 2004
par PCF Bourges, Jean-Michel Guérineau
Monsieur le Maire, chers collègues.
Comme le précisait un journaliste de la presse locale ce matin, « Le Conseil Municipal consacré au budget ... permet de passer en revue tous les aspects de lâaction municipale ». Câest vrai mais je tenterai tout de même de ne pas être exhaustif pour ne pas allonger mon propos.
Le budget 2005 que vous nous présentez fait état dâune situation financière de la ville améliorée. Je suis de ceux qui ont suffisamment stigmatisé la situation financière difficile de notre ville ces dernières années pour reconnaître aujourdâhui cette amélioration. Elle est due à la conjonction de plusieurs éléments :
Une pression fiscale et des prélèvements sur les Berruyers qui sont à une grande hauteur, qui apportent certes des ressources, mais qui pénalisent la ville pour attirer de nouveaux habitants voire même retenir une partie des siens.
La manne représentée par les excédents des budgets annexes de lâeau et de lâassainissement réintégrés dans le budget de la ville lors du transfert de ces secteurs à lâagglomération (9 Millions dâuros).
La tombée dâemprunts importants contractés dans les années 80 pour permettre lâéquipement de Bourges et mettre la ville à la hauteur nécessaire dans ce domaine.
La renégociation des emprunts permise par la baisse durable des taux dâintérêts.
Le retard pour un certain nombre dâinvestissements importants qui bénéficient de subventions notables (Centre culturel de la Chancellerie, Ecole de Musique,...).
Un fonctionnement très contraint depuis 2001 que vous présentez comme une bonne performance, dont je pense pour ma part que cette trop grande contraction nuit au fonctionnement du service public municipal, à lâimportance et la qualité du service rendu aux Berruyers. Dans ce domaine, lâéquilibre nâa pas été trouvé entre le souci de bonne économie des deniers publics et la qualité des services rendus à nos concitoyens qui représentent des dépenses utiles socialement.Monsieur le Maire, chers collègues. Ce budget 2005 est le dixième que vous présentez depuis votre arrivée aux responsabilités et le premier de la seconde partie de ce mandat. Il permet ainsi une mise en perspective de vos intentions de votre projet réel pour la ville, au moins tel quâil se réalise. Le projet que vous avez présenté aux Berruyers en 2001 sâarticulait en trois points :
Créer de nouveaux emplois à Bourges
Garder les jeunes à Bourges
Se sentir bien à BourgesJe reviendrai sur chacun de ces points mais dâemblée je dirai que le seul que vous arrivez à mettre en uvre est le troisième. En effet, je pense que vous avez accepté dâaccompagner la situation difficile que nous vivons et de laisser Bourges se transformer en une ville qui accepte de perdre de sa population et de son tissu tout en ayant un cadre de vie agréable et dâune certaine qualité pour peu quâon ait les moyens dâaccéder à la vie et aux services dans cette ville.
Parce quâen fait quâavez vous fait et que faites vous ? Vous accompagnez la dégradation dâune situation déjà fragilisée. Je ne reviendrai pas dans le détail sur le rapport fait par le Directeur Départemental du Travail et de lâEmploi lors de la réunion de suivi du contrat de site de Bourges il y a quelques jours, mais chacun sâest accordé à noter la dégradation de la situation sans quâaucun participant hormis mon ami Jean-Claude Sandrier nâintervienne ou ne fasse part de propositions.
Vous intégrez le déclin démographique de Bourges. Les attendus du dossier de rénovation urbaine le montrent très clairement.
Vous avez augmenté considérablement les prélèvements sur les Berruyers. Conjugué à une pression foncière importante ce fait représente un handicap au maintien ou à lâaccueil dans notre ville de ménages jeunes aux ressources moyennes ou faibles.
Vous améliorez le cadre de vie. Câest lâun des objectifs que vous savez tenir mais il nâest pas en soi suffisant à ce que vous pourriez nomme « lâattractivité de Bourges ». Il est agréable de vivre à Bourges, encore faut-il pouvoir y vivre !
Vous gérez lâexistant avec quelques services supplémentaires, le plus souvent confiés à la gestion du privé.Tout cela conduit-il à positionner notre ville, son agglomération au niveau nécessaire aux ambitions affirmées à plusieurs reprises et notamment lors de la révision du SDAU ? Je ne le pense pas. De troisième pôle de la Région Centre affirmé dans les années 80 et 90 et appelé à se développer, Bourges est en train de se transformer en territoire sur le recul, glissant de plus en plus rapidement vers ce quâil faut bien qualifier de désert du Massif Central. Ce territoire a besoin de retrouver de lâambition. Cela passe par une démarche volontariste, initiée fermement par le tissu local, soutenue fortement par la collectivité nationale. Une démarche qui sâappuie notamment sur :
La fin du désenclavement de notre territoire au plan des communications. Sur ce point on nâavance pas, voire on recule.
La promotion, le développement des pôles économiques associant enseignement supérieur, recherche, et activités, pôles issus des CIADT des dernières années.
De nouveaux développements dans la thématique du risque et de la sécurité, thématique dont chacun reconnaît la pertinence et les champs ouverts. Nous sommes dans les premiers et commençons à attirer des convoitises, profitons de cette position.
La réflexion prospective sur de nouveaux pôles et de nouveaux secteurs de développement porteurs de lâavenir de notre ville à lâhorizon 2010/2020 comme par exemple autour des TIC, des réseaux, de leur sécurité.Câest à cela quâil faudrait travailler de manière conséquente à la ville, à lâagglomération. Je ne vois malheureusement pas cette dynamique se mettre en place.
Pour conclure, je voudrais intervenir sur deux points particuliers en dehors du Plan de Rénovation Urbaine qui fait lâobjet dâune délibération spécifique.
Le premier point concerne le commerce. Vous le constatez comme moi, particulièrement dans cette période, il ne se passe pas une semaine voire un jour sans que la situation du commerce de notre ville fasse lâobjet de déclaration. Nous le savons, ces questions liées aux modifications de lâoffre, aux situations respectives du centre-ville et de la périphérie ne sont ni nouvelles, ni faciles à traiter surtout quand sâajoute le tarissement du pouvoir dâachat de nos concitoyens. Sur ce sujet, je vous ferai une suggestion. Ne serait-il pas utile de mettre en place un groupe de travail qui réunirait les élus, les chambres consulaires concernées, les représentants des commerçants, de leurs associations, les représentants de lâagglomération et toute personne compétente. Ce groupe traiterait à la fois les problèmes concrets et immédiats et les perspectives dâavenir. Il pourrait ainsi améliorer les choses et porter un projet collectif pour le développement commercial de Bourges et de son agglomération.
Le second point concerne le sport à Bourges. Depuis de nombreuses années, Bourges sâest taillée une sérieuse réputation de ville sportive avec une pratique de masse importante et des locomotives de haut niveau. Or, pour le haut niveau, jâai le sentiment, là aussi, que lâambition de la ville vacille. Le Bourges-Basket continue certes à nous donner de formidables moments, reste au plus haut niveau mais jâai lu que son président regrettait, sans vouloir polémiquer, la stagnation de sa subvention depuis 1998.
Par contre lâUSB rugby reste à un niveau bien bas et puis il y a le FCB. La presse se fait ce matin lâécho de nouvelles évolutions au sein du club et du nouveau positionnement du Maire de Bourges. Au delà des nécessaires éclaircissements qui doivent être apportés au Conseil Municipal, je pense quâil est important que vous nous disiez là aussi quelle est votre ambition pour le football à Bourges, pour le FCB et quelles conditions vous voulez réunir pour la concrétiser ? Une ville de la taille de la nôtre a une légitimité pour nourrir une certaine ambition (même si elle est mesurée et raisonnable) pour ce sport le plus populaire de notre pays et qui compte le plus de licenciés.
Conseil municipal de Bourges du 17 décembre 2004