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CONSTITUTION EUROPÉENNE
Un Non d’espoir pour une Europe sociale

7 avril 2005

Plus de 300 personnes ont participé au premier grand rendez-vous berruyer le 5 avril autour d’Alain BOCQUET, Président du groupe communiste et républicain à l’Assemblée nationale, pour le Non à la Constitution européenne.

Après la projection du film « Le Non de la gauche », deux témoignages se sont succédés à la tribune.

Celui de Régis Ruellé, salarié de GIAT et d’Arnaud Dupont, jeune ingénieur. Les deux intervenants ont donné leur raison de voter Non le 29 mai prochain.

Pour Régis Ruellé : “L’attaque contre le statut du GIAT étatique en 1989, le récent changement de statut et l’ouverture du capital de la Direction des Constructions Navales en 2004, avec à chaque fois, des conséquences terribles pour l’emploi, les bassins d’emplois et les GARANTIES COLLECTIVES des salariés, s’inscrivent dans cette politique de libre concurrence et du libre échange que le projet de Traité voudrait officialiser et dans laquelle la notion de service public n’a plus sa place ; qui plus est, la souveraineté et l’indépendance stratégique en matière de défense totalement ignorées. C’est pour soi-disant faire une industrie européenne de défense que GIAT industries a perdu plus de 12 000 emplois en 17 ans et court à un démantèlement certain au travers du plan actuel qui prévoit la suppression de 3500 emplois d’ici mi 2006 avec à la clé un processus de filialisation. Ici à Bourges c’est 1300 emplois qui auront disparu depuis 1990. Libéraliser, mondialiser le marché des armes, en faire un enjeu de profit aux mains de multinationales privées est tout à fait contradictoire avec une politique de désarmement concertée, la recherche de l’apaisement des tensions sur la planète et l’aspiration des peuples à la Paix. Les armes ne sont pas et ne seront jamais une marchandise comme les autres et c’est pourquoi il faut les soustraire à la loi du profit.” Le syndicaliste devait rajouter : “En renonçant à l’idée d’une défense nationale au profit d’une défense dite « européenne » mais totalement inféodée à l’OTAN, le projet de traité constitutionnel nie la souveraineté des peuples de l’Union a décider de leur sort et de l’utilisation de leurs moyens de défense sur lesquels ils n’auraient plus aucun contrôle.

Pour Arnaud Dupont, c’est d’avenir qu’il s’agit, de celui de ses enfants. “Giscard a dit que cette constitution serait là pour cinquante ans au moins. On peut le croire puisqu’elle ne sera révisable qu’à l’unanimité des 25 pays. C’est une constitution où tout ira vers le privé : la recherche, l’éducation. Les grands projets industriels comme Airbus ou Ariane Espace, sont nés de la volonté politique d’Etats européens qui se sont associés pour les réaliser. Avec la Constitution européenne, ce ne serait plus possible, car elle interdit aux Etats d’intervenir dans la politique industrielle. L’Europe livrée aux marchés, c’est une Europe qui se sclérose.

Puis Jean-Claude Sandrier, Député du Cher, et Alain Bocquet, Président du groupe communiste et républicain à l’Assemblée nationale se sont succédés pour démontrer la nocivité de la Constitution européenne. Pour le Député du Cher, “il n’y a rien à craindre d’un Non majoritaire en France le 29 mai. Au contraire. Certains disent que la France sera isolée : en 1789, les révolutionnaires français ont proclamé la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen alors que toute l’Europe était monarchique, faisant naître ainsi l’espérance chez les peuples d’Europe.Pour Alain Bocquet, le libéralisme qui imprègne le projet constitutionnel met en danger l’Europe. “Le Oui peut détruire l’Europe. Demain, avec les délocalisations ou la libéralisation des services (la directive Bolkestein n’étant pas abandonnée et nous sera resservie en juin si le Oui l’emporte), nous assisterons à des replis nationalistes, racistes et xénophobes, chez les Européens. Qui peut croire encore que la construction libérale est favorable aux travailleurs : qu’on en juge avec la directive sur le temps de travail qui permettra de travailler jusqu’à 65h hebdomadaires !”. Evoquant 2007, le Président du groupe communiste et républicain affirma “qu’il n’y aura pas de changements possibles, de vraies politiques de gauche avec le carcan de la constitution.” »