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Brevets logiciels : le "pire" est évité, le "mauvais" reste à craindre
25 septembre 2003
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LES BRéVES
5 juillet
12 avril
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Communiqueé de la commission La directive européenne dite "brevetabilité des inventions mises en &;uvre par ordinateur" a été votée en première lecture hier au parlement européen, après avoir été fortement amendée grâce au travail conjoint des communautés du Libre et de plusieurs groupes parlementaires. Un grand nombre dâamendements de la coalition du logiciel libre (ffii.org) ont ainsi été voté, en particulier les amendements de lâarticle deux (définitions), de lâarticle quatre (règles de brevetabilité) et des articles concernant lâinteropérabilité. Câest une véritable défaite pour le commissaire Bolkenstein et la députée Mc Carthy, rapporteuse, qui jusquâau dernier moment a décrié la "pression" dont elle avait fait lâobjet, précisément de la part des communautés du Libre. Ce résultat est à apprécier comme un exemple de médiation permis par le travail associatif, sur un sujet que les inspirateurs du texte initial comptaient bien restreindre à de la technique opaque, et qui a finalement révélé toutes ses dimensions politiques, sociales, éducatives, anthropologiques. Câest aussi une preuve de plus que le modèle du Logiciel Libre, garantissant lâaccès à la connaissance pour tous, fondé sur la coopération et la mutualisation, point dâappui pour le service public et contre la marchandisation du savoir, doit être défendu activement par lâintervention politique et associative, comme le fait le Parti communiste français depuis 1995. Nous saluons le travail constructif du groupe de la Gue-NGL et des députés de sa composante française "Bouge lâEurope !" pour le portage de nombre dâamendements destinés à empêcher lâextension considérable du champ dâapplication de la propriété intellectuelle que la directive initiale prévoyait. Reste que le vote dâhier est une mauvaise nouvelle pour lâEurope des logiciels, pour lâinnovation et pour la créativité. Au cours des semaines précédent le vote, tout le monde a dit quâil ne voulait pas de brevet sur les logiciels. Pourquoi alors avoir voté massivement pour un projet qui, même amendé, présente le risque dâun cheval de Troie dans lâarsenal juridique ? Après les tristes exemples de la directive EUCD, de la mise en place de TCPA/Palladium, des articles liberticides de la LEN et de la LSI en France, les défenseurs du Libre savent quâil convient de ne pas crier victoire trop tôt. Câest la raison pour laquelle le groupe GUE a présenté hier lâopposition la plus déterminée à cette directive. Le débat nâest pas clos. La directive amendée doit repasser devant le Conseil de lâEurope et la Commission, attentif aux lobbies pro-brevets, qui pourront tenter de supprimer les amendements obtenus hier. Une pétition rassemblant 200.000 signatures (dont plusieurs milliers de PME) contre la brevetabilité des logiciels est attendue la semaine prochaine auprès de la Commission des pétitions du Parlement européen. Nous appelons donc à la vigilance pour éviter le pire, à savoir remplacer le modèle européen des droits dâauteur par celui du brevet dans le domaine logiciel , stérilisant ainsi la création et la diffusion du savoir dans un domaine indispensable à la recherche, au stockage et à la propagation des connaissances. VOIR EN LIGNE : Révolutions numériques - la commission TIC du PCF
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