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Joskin : fonds publics et casse sociale
7 juin 2003








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Les salariés de l’entreprise Joskin, installée dans l’agglomération berruyère, sont en grève depuis le 22 mai. Retour sur les questions posées par ce conflit.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le patron belge Victor Joskin : son usine d’assemblage de bennes agricoles avait trouvé au Subdray, commune de l’agglomération berruyère, un point d’attache accueillant. L’accueil fut en effet des plus chaleureux. Le Président du Conseil général, Rémy Pointereau, déclara lors de la pose de la première pierre de l’usine, aux côtés du préfet du Cher de l’époque, Bernard TOMASINI, d’Alain RAFESTHAIN, président du Conseil régional, de M. de Bonneval, président du comité d’expansion économique du Cher, de Daniel MARCHON, maire du Subdray, et de Victor JOSKIN, PDG du groupe en personne :

"Je peux vous dire que vous avez fait le bon choix d’implantation. Car vous êtes dans un département accueillant..." "Faire en sorte que vous puissiez produire dans les meilleures conditions et que vos personnels, collaborateurs puissent vivre dans un environnement de qualité, voilà les objectifs du Conseil général." "Merci, Monsieur JOSKIN pour votre dynamisme et votre choix judicieux." "Oui, c’est un grand jour pour notre département..."

Le choix d’implantation, Victor Joskin l’a fait en fonction des millions d’aides publiques qu’il a reçu pour installer son usine, en contrepartie de la création d’une centaine d’emplois. D’emplois, Victor Joskin en a créé une quarantaine seulement.

Produire dans les meilleures conditions ? Peut-être pour le patron, qui avec les aides publiques, devait empocher une manne financière conséquente. C’est vrai qu’avec la suppression par le gouvernement Raffarin de la loi Hue sur le contrôle des fonds publics donnés aux entreprises, les conditions sont encore bien meilleures pour les patrons.

Car pour les salariés de l’entreprise, c’est autre chose. Un ouvrier de Joskin déclarait que le « nombre d’accidents du travail était important dans l’entreprise du Subdray, que la ventilation ne fonctionnait pas dans l’atelier de soudure et que la mise en danger des ouvriers était permanente ». C’est pour avoir dénoncé ces conditions et avoir voulu exercer leur droits syndicaux, notamment la tenue d’élections de délégués du personnels, que six salariés font l’objet d’une procédure de licenciement (officiellement pour manque de productivité).

Victor Joskin, « homme dynamique » ? C’est vrai qu’il a tout du patron énergique : le 23 mai, il devait forcer le barrage des salariés au volant d’un chariot élévateur, traînant l’un des ouvriers sur plusieurs mètres. Sa violence physique et verbale, manifestée à plusieurs reprises devant les employés de son usine, en dit long sur le personnage. La justice pour l’instant s’est contentée de faire comparaître des salariés en référé, pour le blocage de l’usine : justice de classe qui juge d’abord les "atteintes à la propriété" avant celles sur la vie des personnes.

Devant tant de complaisance des pouvoirs publics, il y a lieu d’exiger des comptes. Mettre en place des commissions de contrôle des fonds publics donnés aux entreprises, associant représentants des salariés et élus, poursuivre ceux qui n’honoreraient pas leurs engagements et enfreindraient le droit du travail, voilà qui éviterait peut-être les situations du type Joskin (sans parler de Daewoo en Lorraine ou Métaleurop dans le Pas-de-Calais). On peut se féliciter qu’Alain Fafesthain, Président du Conseil régional du Centre, ait décidé de demander des comptes au PDG sur les subventions publiques touchées de la Région (presse locale du 7/06/03). Mais pourquoi faut-il attendre qu’un conflit éclate pour mettre son nez dans les affaires d’une entreprise montée avec des fonds publics, c’est à dire nos impôts ?

En attendant, de toutes nos forces, il faut soutenir les salariés de l’entreprises en lutte depuis le 22 mai. La solidarité est grande autour d’eux : collectes, visites aux piquets de grève, messages de soutien... Celle-ci doit encore s’amplifier pour les aider à tenir le coup et faire annuler les licenciements dont ils sont les victimes. Leur victoire sera un signe fort adressé à tous les patrons qui bafouent les droits élémentaires des salariés de leur entreprise et qui foulent du pied leur dignité.