Retour au sommaire

Actualités |Déclarations |Dossiers |Jeunes communistes |

 

voeux de Jean-Claude SANDRIER, Député du Cher
Des voeux d’espoir et de résistance
26 janvier 2005








dans la même rubrique :
" width="8" height="11" border="0">26 février 2005
" width="8" height="11" border="0">11 février 2005
" width="8" height="11" border="0">2 février 2005
" width="8" height="11" border="0">26 janvier 2005
" width="8" height="11" border="0">1er janvier 2005
" width="8" height="11" border="0">13 décembre 2004
" width="8" height="11" border="0">8 décembre 2004
" width="8" height="11" border="0">30 novembre 2004
" width="8" height="11" border="0">21 novembre 2004
" width="8" height="11" border="0">11 novembre 2004
" width="8" height="11" border="0">8 septembre 2004
" width="8" height="11" border="0">29 août 2004
" width="8" height="11" border="0">3 août 2004
" width="8" height="11" border="0">1er juillet 2004
" width="8" height="11" border="0">26 mai 2004
" width="8" height="11" border="0">27 avril 2004
" width="8" height="11" border="0">14 mars 2004
" width="8" height="11" border="0">27 février 2004
" width="8" height="11" border="0">23 février 2004
" width="8" height="11" border="0">20 janvier 2004
" width="8" height="11" border="0">6 novembre 2003
" width="8" height="11" border="0">29 septembre 2003
" width="8" height="11" border="0">9 septembre 2003
" width="8" height="11" border="0">2 septembre 2003
" width="8" height="11" border="0">24 août 2003
" width="8" height="11" border="0">2 décembre 2002
" width="8" height="11" border="0">25 novembre 2002
" width="8" height="11" border="0">8 novembre 2002
" width="8" height="11" border="0">3 septembre 2002


Mots clés associés à l'article :





Articles dans le même thème :


150 personnes ont assisté aux voeux du député du Cher, Jean-Claude SANDRIER, le 20 janvier dernier à la Chancellerie. Entouré de Jacqueline JACQUET, vice présidente du Conseil général du Cher et élue de ce canton, de Jean-Michel GUERINEAU, Vice-président de la Région et chef de file de l’opposition municipale, de Marie-Hélène BIGUIER et de Yannick BEDIN, conseillers municipaux de Bourges, le Député du Cher (le seul parlementaire de gauche du département) a passé en revue les grands sujets du moment : la mondialisation, la constitution européenne, les élection municipales à Bourges...

A chacune et chacun d’entre vous je souhaite une bonne année 2005.

Des vœux de santé bien sûr mais aussi des vœux pour l‘emploi, le recul de la misère, de la détresse, pour une répartition plus juste des richesses en France et dans le monde.

Mais pour ne pas que ces vœux soient toujours comme un rituel, pour que ces vœux entrent dans la vie, j’ai voulu reprendre cette année dans ma carte adressée à chacun, cette phrase de Jean Jaurès qui illustre parfaitement mon engagement de communiste et le justifie :

“Je porte dans mon cœur un rêve de fraternité et de justice je veux travailler jusqu’au bout à le réaliser.”

Et, si chacun s’en inspire j’ai la conviction que le progrès social, la justice auxquels nous aspirons, passeront de vœu à la réalité.

Il est difficile de ne pas évoquer à nouveau l’immense catastrophe que le monde vient de vivre. Elle inspire, au-delà de la tristesse et de la douleur, de multiples réflexions.

Je me limiterai à une seule.

Plus de 150 000 personnes sont mortes dont 60 000 enfants, brisant ou anéantissant des familles. Et bien savez-vous que chaque jour, 30 000 enfants dans le monde meurent de faim.

Cela représente tous les 2 jours l’équivalent du raz de marée de l’Asie du Sud.

Ce que l’on sait aussi -C’est l’ONU qui nous l’indique- c’est que nourrir, vêtir, soigner et permettre une instruction primaire à ces enfants, cela coûterait 80 milliards de dollars par an.

Or, l’argent existe pour cela :

-  La taxation des transactions financières à 0,1% rapporterait à elle seule plus que ces 80 milliards de dollars.
-  En 2003 le bénéfice net des 5 plus grandes compagnies pétrolières du monde a été de 60 milliards de dollars.

Comme le disait si justement Coluche “On n’a pas le droit de dire que l’on ne peut pas ! .”

C’est vrai dans le monde, c’est à plus forte raison vrai en France où agir contre la pauvreté devient -d’après un sondage CSA/l’Humanité- avec le chômage et la santé la priorité pour les Français.

Ceci m’amène à évoquer la situation dans notre pays.

Pour une fois je serai bref sur le sujet car où que j’aille et pour une écrasante majorité de personnes il y a une immense inquiétude sur l’avenir liée à une condamnation très claire de la politique du gouvernement. (Voir note du Préfet « Les Français ne croient plus à rien... pas écoutés »)

Nous vivons la plus grande régression sociale depuis 60 ans dans notre pays. Nous assistons à une formidable entreprise de casse sociale sous les encouragements de ce personnage sorti tout droit de la noblesse arrogante du XVIIIème siècle : le Baron Ernest-Antoine Seillière de la Borde.

Ainsi après le recul sur les retraites, celui sur la sécurité sociale et la santé, celui sur les services publics, voilà celui sur les 35 heures avec pour objectif, comme l’ont déjà mis en œuvre de nombreuses entreprises, de travailler plus sans augmenter les salaires et en tout cas en baissant le salaire horaire ;

Ceci en s’appuyant sur l’odieux et inadmissible chantage aux délocalisations.

Et il faut saluer la grande manifestation prévue par tous les syndicats pour s’opposer à ce nouveau recul social et économique et lui assurer un grand succés.

Dans le même temps le pouvoir d’achat du salaire moyen par tête a diminué en 2003 (même chose en 2004), les prix -malgré les promesses- ne cessent de grimper à commencer par ceux fixés ou régis par l’Etat : transport, énergie, timbre-poste, CSG, etc...

Le gouvernement tente de cacher cette situation en nous servant matin, midi et soir la pilule Borloo.

Ce fameux plan dit de cohésion sociale n’est en fait qu’une couche de fond de teint (plan de rénovation urbaine) pour masquer les ravages que vont provoquer la multiplication des licenciements express et les emplois précaire, souhaités par le gouvernement et le baron.

A ce propos il est utile de rappeler le cri d’alarme lancé par une récente étude du Secours Catholique qui indiquait l’urgence « d’arrêter la spirale des emplois qui produisent de la pauvreté » conséquence « d’une société de plus en plus libérale et américanisée ».

Ne nous laissons pas abuser par les mots.

Voilà le dictionnaire de la mystification et le dictionnaire des faits :

-  Mondialisation/Compétitivité/Concurrence=Guerre économique (il faut l’arrêter comme toutes les guerres)
-  Déficit=Il est totalement factice puisque les actifs financiers des banques et autres représentent plus que le PIB des pays les plus riches.
-  Cohésion sociale=Démolition sociale
-  Réformer, moderniser=Reculer
-  Valoriser le travail=valoriser les dividendes (le pouvoir d’achat stagne ou baisse, les dividendes augmentent de 15 -20 % et plus) exemples :

Michelin dividendes : + 102 % patron : + 146 % licenciements : 3000

Et ils appellent cela : Valoriser le travail ! !

Pour faire accepter cela on nous a fait entrer dans l’ère du renoncement, dans le culte de la fatalité.

Le gouvernement apprend les Français à conjuguer la désespérance :

Je n’y peux rien Tu n’y peux rien Il n’y peut rien Nous n’y pouvons rien Vous n’y pouvez rien Ils n’y peuvent rien

Cela dit, avec cette conjugaison, il y en a qui s’en mette plein les poches !

Un gouvernement qui non seulement est porte-parole des classes les plus aisées mais qui en même temps les engraisse.

Simplement un exemple :

Dans le cadre du débat budgétaire à l’Assemblée Nationale, le gouvernement et sa majorité ont fait durer 4 heures la discussion sur la façon de diminuer l’Impôt sur la Fortune.

Lorsque j’ai demandé en décembre que la prime de noël pour les plus démunis soit réévaluée au moins du taux de l’inflation -comme cela avait été retenu pour réduire l’ISF- le débat n’a pas duré 4 heures, il n’a tout simplement pas eu lieu ! Et pour toute réponse -comme si le budget n’avait pas été assez généreux pour les plus riches- le gouvernement a donné suite à une demande d’un sénateur de droite, d’exonérer les plus values réalisées sur les cessions de titres de participation effectuées à l’étranger.

Cela coûte 1 milliard d’€ (la moitié de ce qu’il faut pour financer l’APA).

Or pour l’emploi, chacun le sait, ça ne sert à rien d’engraisser les riches, il faut développer la consommation en augmentant les salaires.

Il faut des crédits et des aides seulement pour les entreprises qui s’engagent à créer des emplois, il faut avoir une politique d’investissements publics et stopper un dumping social -forme de concurrence illégale- qui tue l’emploi au lieu de le développer.

Malheureusement notre département paye un lourd tribut pour une telle politique.

Le bilan présenté en Préfecture le mois dernier est éloquent concernant l’emploi.

Le rapport de la Direction du Travail indique qu’il y a eu :

« de 97 à 2002, 6 années de progression continue de l’emploi dans le Cher » (vrai pour Bourges aussi),

« que depuis 2003 l’emploi recule sur 1 an le Cher a perdu plus de 1000 emplois » « que la production industrielle est tombée à un niveau inférieur à celui de l’année précédente, »,

qu’en novembre 2004 une nouvelle vague de suppressions d’emplois était annoncée... »,

« que les investissements des entreprises sont orientés sur la recherche de gain de productivité plus que sur le développement des capacités de production ».

En clair cela veut dire que tous les cadeaux faits aux entreprises servent non pas à créer des emplois mais à développer leurs marges bénéficiaires et les dividendes des actionnaires.

La démographie ne cesse de reculer. Sans doute quelques communes échappent à ce phénomène mais cela malheureusement ne change rien à la tendance lourde existante dans le Cher.

Notre département vit depuis 3 ans un nouveau et grave recul dont les responsables politiques de droite portent une lourde responsabilité.

Responsabilité accrue du fait de la baisse dramatique de nombreux budgets de l’Etat, de la diminution du nombre de fonctionnaires qu’elle implique et à laquelle il faut ajouter l’attaque générale contre les entreprises publiques.

Ainsi dans notre département à la baisse globale de l’emploi, s’ajoutent :

Les fermetures de trésoreries, la baisse organisée des effectifs de la SNCF, à EDF, à La Poste. Et je n’hésite pas à le dire, concernant la SNCF et l’Education Nationale, notre département subit de la part de l’Etat une véritable agression.

SNCF :

-  Suppression d’effectifs
-  Suppression du POLT
-  Suppression de trains sur la ligne Lyon/Nantes
-  Fermeture des Buffets Bourges et Vierzon
-  Demande de transfert de services vers Orléans et Saint Pierre Des Corps

C’est une provocation !

Et dernier, j’ai posé à l’Assemblée Nationale une question au gouvernement sur cette attitude inacceptable ! Aucun engagement.

Je recevrai le 21 janvier le Directeur Régional de la SNCF et tiendrai une Conférence de presse le même jour. Trop c’est trop !

EDUCATION NATIONALE

En France la Région Centre est l’une de celles qui va perdre le plus de postes. Et dans la Région, c’est le Cher qui paiera la note la plus élevée :

-  17 postes dans le primaire (64 élèves de plus à la rentrée)
-  26 postes dans les collèges
-  21 postes dans les lycées

Sans parler des solutions calamiteuses de regroupement entre Brisson et Calder et Brisson et Emile Martin à Bourges qui vont aboutir tout simplement au départ d’élèves de ces lycées et à de nouvelles suppressions de postes.

J’ai demandé à la Préfète la tenue d’une réunion de concertation sur cette question avec toutes les parties prenantes.

Nous ne pouvons pas accepter que l’Etat, que le Service Public accompagnent, parfois précèdent et donc contribuent au déclin de notre département, ceci en s’appuyant sur les prétextes fallacieux d’ouverture à la concurrence pour les uns, de réduction de déficit pour les autres.

Le moment est venu pour les élus, pour les habitants de notre département de se rassembler pour se faire entendre du gouvernement. Certains auraient pu penser s’en remettre au Ministre, puisque le Cher en a 1 (au lieu de s’occuper du repeuplement des Pyrénées en ours, il ferait mieux de s’occuper de repeupler le Cher en emplois et en habitants), ou aux 4 parlementaires de la majorité, force est de reconnaître que cela semble plutôt nous pénaliser que nous aider aujourd’hui. Visiblement ils ont plutôt tendance à accompagner et à soutenir les mesures négatives du gouvernement qu’à les combattre.

Dans cette tornade Thatchéro-Raffarino-Chiraco-Sarkozienne nous sommes-là, élus communistes, d’abord pour résister, ensuite pour contribuer à construire. Personne ne peut nier dans notre département l’apport considérable, et même décisif dans de grands dossiers, des élus communistes :

A Bourges

-  CNRI
-  CREPS
-  La plupart des grands équipements : médiathèque, muséum, musée Estève, palais des congrès, hall des expositions, hameau de la fraternité, gymnases, stades, écoles, Cuej, rues piétonnes, hôpital,...
-  Le nouveau centre culturel de Bourges Nord. Il était prévu la disparition pure et simple. Nous avons imposé la présence des associations et des habitants pour définir un nouveau projet.

S’agissant de Bourges, je souhaiterais ajouter quelques mots.

En premier lieu pour dire que Bourges n’échappe pas au déclin du département du Cher que ce soit en terme d’emplois, notamment industriels, que ce soit en terme de démographie et ce qui est le plus inquiétant, c’est que tous les responsables de droite non seulement ne se révoltent pas contre ce déclin -je pense également à celui des services publics- mais de fait, ils l’approuvent et l’accompagnent en soutenant des choix gouvernementaux qui sacrifient l’emploi sur l’autel de la rentabilité financière.

C’est cette attitude de renoncement de ces responsables politiques qui est aujourd’hui le plus inquiétant pour Bourges. Le « Bourges plus fort » d’il y a dix ans, on le voit, essentiellement slogan électoral, s’est transformé dans les faits en « gestion du déclin de Bourges ». Des coups très durs continuent à être portés à notre ville : Giat, Michelin, bientôt MBDA va annoncer une nouvelle restructuration avec les conséquences que l’on devine.

Les quelques enseignes commerciales qui s’implantent ne compensent pas évidemment ces pertes d’emplois industriels et souvent d’ailleurs éliminent d’autres commerces et fragilisent un centre ville qui souffre déjà beaucoup. A cela s’ajoutent les suppression d’emplois dans l’éducation nationale, à la Sncf, à la Poste, EDF,...

La vie associative à travers les décisions nationales (suppression des emplois jeunes) et locales (baisse des subventions) a tendance à stagner. Au plan culturel, un phare international avec l’Imeb se voit couper les vivres. Au plan sportif, ce qui fut un phare du sport départemental et régional, le FCB a pâti, entre autres, d’un manque d’ambition et de suivi évidents de la municipalité envers un sport des plus populaires.

Le plan de rénovation urbaine devient dès lors une sorte de plan cache misère dont le financement ne sera assuré qu’en prélevant sur d’autres investissement de la ville ou de l’agglomération. Ce plan est doté par ailleurs de toutes les vertus dans la lettre du maire qui nous explique que ce sera le remède à l’insécurité et à la précarité. Ceci n’est pas très sérieux : comment laisser croire à nos concitoyens que démolir des immeubles fera régresser précarité, pauvreté et insécurité ! Sur cette question, j’ai décidé de prendre une initiative qui se tiendra le 24 mars qui traitera de la question du logement et qui aura pour thème « Rénovation urbaine ou accompagnement du déclin démographique ».

Au bout de dix ans, alors que les Français s’interrogent sur l’avenir de leur pays, de l’Europe, que les Berruyers s’interrogent sur l’avenir de leur ville et de leur département, nous sommes à la fin d’un cycle. Nous avons la responsabilité de préparer une nouvelle étape pour Bourges, de développer de nouveaux projets. Je pense notamment, après les évènements dramatiques que nous venons de vivre, qu’il nous faut prolonger, renforcer, développer le travail qu’avec une poignée d’hommes et de femmes des établissements militaires de Bourges nous avions engagé il y a quinze ans et qui a trouvé avec les Ciadt de 1998 et 2001 sa concrétisation dans la création d’un Pôle national (devenu centre national) sur les risques industriels et environnementaux. Aujourd’hui, et j’ai pris contact avec les différents responsables, je souhaite m’impliquer directement afin de favoriser la création et la venue de nouveau laboratoires de recherche concernant les risques et notamment environnementaux. Le Président de la République a évoqué la création d’une force d’action rapide concernant les catastrophes naturelles. Je rappelle qu’il y a quinze ans cette idée était lancée ici à Bourges par les communistes reprenant ce qui existait déjà en Norvège. Je propose qu’une partie de cette force puisse être basée à Bourges à proximité des laboratoires de recherche du Cnri et en lien avec l’Esam et la base aérienne d’Avord. Je ne comprends d’ailleurs pas que sur le développement de la recherche au Cnri et cette force d’intervention rapide, le ministre de l’écologie, pourtant le mieux placé pour agir en ce sens, n’ait pris aucune initiative en faveur de Bourges. J’en profite pour réitérer ma demande (qui date de 1999) que le site Lahitolle, au lieu d’être « mité » par diverses activités sans lien les unes avec les autres, soit réservé pour y faire un véritable parc technologique centré sur la sécurité, le risque industriel et environnemental. Bourges a besoin d’un grand projet social, d’un souffle démocratique et d’une grande perspective économique de développement. Les communistes ont la responsabilité d’y contribuer avec détermination mais aussi avec modestie et respect de tous.

Certains évoquent les élections municipales ! Je réponds : ne confondons pas vitesse et précipitation ! Les élections municipales sont dans plus de trois ans. Avant il y a des élections présidentielles et législatives qui peuvent changer le paysage politique de la France et donc du Cher et de Bourges. L’urgent aujourd’hui, c’est :

-  De résister aux plans national et local à tout ce qui fait reculer la France, notre département et Bourges
-  De ne pas compromettre l’avenir par ambition personnelle ou de parti, donc de ne pas mettre en route de machine à perdre c’est-à-dire la machine de la division.
-  J’en appelle avec tous les communistes à l’Union, à l’Union la plus large, à la fois pour résister mais aussi pour ouvrir une perspective nouvelle à notre pays et à notre ville.

Le temps est à la résistance devant les reculs sociaux. Le temps est à la réflexion pour préparer les projets de demain.

Viendra le temps du choix des équipes et du porte-drapeau. Ce temps là n’est pas venu car ce temps là n’est pas le plus urgent au regard de la situation de nos concitoyens.

Je souhaite également vous dire quelques mots sur l’Europe et le Référendum sur le traité constitutionnel

Car il s’agit pour la France, pour chacune et chacun d’entre nous d’une question importante et même grave.

Voter pour le texte qui nous est soumis, c’est pour la 1ère fois de notre histoire inscrire dans un document constitutionnel que nous nous livrons pieds et poings liés aux marchés financiers, à la loi de la jungle de la marchandisation. C’est une capitulation devant l’ultra libéralisme et les sociétés transnationales !

Pour tenter de faire passer le « oui » Chirac explique que ce n’est « pas un vote politique » que ça « ne concerne pas la politique intérieure française ».

Mais on nous prend pour des imbéciles !

Ainsi la Constitution, qui institue un modèle économique unique, inchangeable, régie par une loi de marché pure et dure, n’aurait aucune incidence sur la vie des Français !

La Constitution qui est une véritable machine à broyer les droits sociaux :
-  Plus de « droit à l’emploi »remplacé par la liberté de chercher un emploi !
-  Rien sur la durée légale du travail
-  Plus de droit à la Sécurité sociale, au logement
-  Plus de notion de Service public (ni dans les valeurs, ni dans les objectifs) seulement des « Services d’intérêt économique général » qui seront « soumis aux dispositions de la Constitution notamment aux règles de la concurrence » (fini les Services publics).

Cette Constitution donc, qui multiplie les reculs n’aurait ainsi aucune incidence sur la vie des Français. C’est grotesque !

On voit bien ce qu’il en a été avec le Traité de Maastricht, c’est tous les jours que l’on nous rebat les oreilles sur la nécessité de réduire le service public, les budgets sociaux de l’Etat, la Santé, l’Ecole afin de respecter les critères de Maastricht. Critères qui institutionnalisent un déficit totalement fictif.

Et je m’en tiendrai à un dernier exemple pour démontrer que ce vote sur la Constitution s’il est bien un vote pour dire l’Europe que nous voulons, c’est aussi un vote pour dire la France que nous voulons !

La Constitution prévoit que l’on puisse rapprocher des dispositions législatives et administratives entre Etats : Pourquoi pas, si cela apporte un progrès, mais sauf pour :
-  la fiscalité
-  le droit et les intérêts des travailleurs et salariés
-  la libre circulation des personnes Sur ces points il faudra l’unanimité des Etats.

Autant dire que le dumping social, fiscal, salarial a de beaux jours devant lui.

Bref, il ne faut strictement pas toucher à tout ce qui pourrait contrarier la loi de marché capitaliste. Cette Constitution condamne de fait toute mise en place d’une Europe sociale. Et cela ne concernerait pas la politique française. Ce n’est pas très sérieux !

Sans aucun doute on va nous refaire le coup de Jacques Delors du « Votez Oui (à Maastricht) et on se mettra tout de suite au travail sur l’Europe sociale ».

La différence avec 1993, c’est que nos concitoyens ont aujourd’hui l’expérience.

Ils peuvent constaté qu’ils ont été trompés et que la politique européenne qu’on veut leur faire accepter est exactement conforme à la politique menée aujourd’hui en France par Chirac-Raffarin et Sarkozy.

Nous aurons l’occasion de parler de tout cela car je peux vous dire que je vais mener, nous allons mener, ici dans ce département, nous élus communistes, avec tous les gens de gauche qui y sont prêts, toute les associations, organisations qui se prononcent pour le NON, avec, nous l’espérons de très nombreux socialistes, verts qui se sont prononcés pour le NON, une grande campagne d’information et de mobilisation pour ne pas laisser notre pays et l’Europe submergés par cette vague planétaire ultra capitaliste relayée par ceux qui en profitent et malheureusement par ceux qui ne veulent pas l’affronter !

L’esprit de résistance reste, aujourd’hui comme hier, la condition 1ère de toute espérance.

L’espérance pour une Europe sociale, c’est dire NON

L’espérance face à un gouvernement qui impose à notre pays un recul social conforme aux choix de cette Europe ultra-libérale, c’est dire NON

L’espérance pour proposer à nos concitoyens un véritable changement de cap en 2007, c’est dire NON.

En effet, comment demain, venir se présenter devant les Français en disant que l’on va changer les choses alors que l’on viendra de se livrer pieds et poings liés à la férule des marchés financiers, que l’on aura institutionnalisé un nouveau recul social et humain.

Voter NON, c’est à la fois la meilleure façon de rejeter une Europe et une France toujours plus soumises aux marchés financiers.

C’est aussi la meilleure façon de préparer les changements dont la France a besoin et de construire l’Europe sociale.

Cette Europe et cette France auxquelles nous aspirons sont celles où l’être humain sera au centre des préoccupations de tous et non les profits financiers de quelques-uns !

Pour ce référendum,l’espoir pour l’Europe et pour un changement de politique en France sera porté par le NON. Ce sera un avertissement exceptionnel à tous ces champions du capitalisme pur et dur.

Le OUI sera :

un oui de soumission aux « Maîtres du monde » (les marchés financiers),

un oui de résignation,

un oui de renoncement aux changements à opérer dans notre pays, si l’on veut rétablir une politique de progrès social et de justice.

Comme à certaines périodes de l’Histoire il faut savoir dire NON pour reconstruire autre chose !

Pour la France et pour l’Europe tous les Communistes, tous les hommes de bonne volonté qui ne veulent pas seulement dans les mots mais dans les faits la liberté, l’égalité et la fraternité, se reconnaîtront dans cette phrase d’Albert Camus :

« Si l’homme échoue à concilier Justice et Liberté, il échoue à tout ».

Ensemble, empêchons cet échec !