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Commémoration du 60eme anniversaire de la Libération
Hommage aux 150 communistes du Cher morts pour la France
8 septembre 2004








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Intervention de Jean-Claude Sandrier, Député du Cher le 7 septembre 2004 devant la stèle du PCF.

Mesdames, Messieurs, chers amis, chers camarades,

Marcel et René Cherrier, Roland Champenier, Georges Rousseau, Léo Mérigot, Suzanne Labertonnière, Angèle Chevrin, Louis Chevrin, Zélia Duchesne, Julien Giraud, André Giraudon, Louis Buvat, Albert Kaiser, Gabriel Dordain, Louis Gatignon, Raymonde et Louis Lamodière, Romain Bardin, André Laloue, Henry Diaz, Pierre Ferdonnet, Maurice Renaudat, Fernand Micouraud, ... et beaucoup, beaucoup d’autres.

Ce sont les noms de communistes qui se sont levés contre le fascisme, la barbarie nazie, pour la liberté de notre peuple et lui permettre de construire un monde plus juste, plus humain, plus fraternel. Car tous rêvaient d’une libération nationale et d’un nouveau progrès social et démocratique. Certains l’ont payé de leur vie ; leurs noms sont sur cette stèle. D’autres nous ont quitté au fil des années. D’autres, enfin, sont parmi nous et témoignent jour après jour de leur engagement, de leur engagement de communiste.

 
Les communistes rassemblées le 7 septembre 2004 - 14.3 ko
Les communistes rassemblées le 7 septembre 2004
Car, pourquoi le cacher ? Pourquoi le taire ? Les communistes ont été au premier rang des combattants de la liberté, ce que François Mauriac a traduit par ces mots : « La classe ouvrière, seule dans sa masse, est restée fidèle à la France profanée ». Au-delà de l’hommage que nous devons rendre aujourd’hui à toutes celles et tous ceux qui ont combattu le nazisme - quelles que soient leur religion, leur préférence philosophique ou politique - il nous revient à nous communistes d’aujourd’hui de rappeler ce rôle essentiel tenu par les communistes français pour redonner ses couleurs à la France.

Certes, la légende est tenace qui veut que les communistes ne soient entrés en résistance qu’après l’entrée en guerre de l’Union Soviétique. C’est une injure à tous ces communistes arrêtés, emprisonnés, fusillés pour certains, entre juin 40 et juin 41, pour actes de résistance, confirmés en décembre 40 par le préfet du Cher déclarant que « le PCF dans le Cher est la seule organisation politique faisant preuve d’une activité qui ne soit pas individuelle et isolée ».

Il faut sans doute bien évoquer cette période pour comprendre et se permettre de juger. Dans « Avant l’oubli ... Résistance » mon père écrit sur cette période de fin 40 début 41 : « La vie s’écoulait bercée par la presse de Vichy et par Radio-Paris. En dehors des cireurs de bottes de Pétain, il y avait les nouvelles des bombardements de Londres, de même que les arrestations de communistes et les premières exécutions. La plupart des gens étaient sans réactions, certains même applaudissaient à ces évènements. L’esprit de la Résistance ne devait naître que progressivement, d’abord chez un petit nombre ». Et je tiens à le répéter, dans ce petit nombre, il y avait un grand nombre de communistes.

Nous pensons que pour ces raisons, il a été rendu un hommage marqué, lors des cérémonies de la libération de Paris à ces grands communistes : Henri Rol-Tanguy, chef des FFI d’Ile de France, André Tollet et Charles Tillon. Nous sommes fiers de cette juste reconnaissance.

Mais la résistance, cela a été aussi le Conseil National de la Résistance et sa création par Jean Moulin le 27 mai 1943. Les communistes se sont battus comme d’autres, avec d’autres, pour l’union de la résistance. La création du CNR le symbolisait mais au-delà, avec l’établissement d’un programme économique, social, politique, le CNR avait le souci de jeter les bases d’une société nouvelle, plus juste, plus solidaire.

La création de la sécurité sociale, une retraite décente, la création d’entreprises publiques performantes, le renforcement des droits des salariés dans l’entreprise, l’accès à la culture pour tous, etc... figurent au programme du CNR. Tout cela a été possible dans un pays exsangue et on vient nous expliquer aujourd’hui que, dans un pays et un monde plus riches, nous aurions moins de moyens pour nous soigner, qu’il faudrait travailler plus longtemps, cotiser plus et avec un salaire bloqué, que nous n’aurions plus les moyens d’avoir des services publics !

Bien sûr, tout cela est faux ! Mais il y a une chose qui est vraie : c’est qu’on ne peut pas assurer un emploi à tout le monde, une assurance maladie égale pour tous, une retraite décente, des services publics de qualité, des salaires corrects si l’on accepte comme seul objectif économique que le rendement des actions dépasse les 15 à 20%.

Jean-Claude Sandrier durant son allocution - 9.9 ko
Jean-Claude Sandrier durant son allocution
 
On comprend pourquoi le baron Seillière, évoquant les avancées sociales de 1945 déclare « qu’il faut solder l’héritage ». Pour lui, il faut oublier le programme du CNR. Cela sonne comme une insulte à l’égard de celles et ceux qui ont redonné sa liberté à la France, à celles et ceux qui l’ont reconstruite. Mais faut-il s’étonner de ce comportement quand ce baron n’a pas de mot pour condamner le chantage scandaleux de ces patrons qui menacent de délocaliser si les salariés n’acceptent pas de travailler plus en gagnant moins. Beaucoup de ces grands patrons, soutenus par le pouvoir politique, parlent souvent de morale, de respects des valeurs alors qu’ils les bafouent, qu’ils demandent aux autres de se serrer la ceinture alors que le premier d’entre eux fait partie des 500 plus grosses fortunes de France. Est-il vraiment le mieux placé pour donner de tels conseils ? Où sont la morale et le respect quand Michelin annonce tout à la fois des profits en hausse de 20%, qu’il s’augmente personnellement de 139% et qu’il supprime 3000 emplois ?

Ce que fait subir aujourd’hui à notre pays la politique du gouvernement et du Medef, c’est un double recul : un recul social et un recul moral ; un recul des valeurs d’égalité, de solidarité, de respect des êtres humains. Disons le tout net : on ne peut pas aujourd’hui glorifier la résistance et mettre successivement en cause tous les acquis du programme qu’elle avait établi ! Oui ! Respecter la résistance, ces hommes et ces femmes qui ont redonné ses couleurs à notre pays, c’est s’opposer à ceux qui veulent « solder l’héritage ». Leur rester fidèle, c’est aussi empêcher demain que ne ressurgisse la bête immonde dont on sait qu’elle progresse et a progressé sur le terreau des inégalités, des injustices, du chômage, de la précarité, des frustrations de toute sorte développant racisme, xénophobie, fanatisme. Aucune logique économique, fusse-t-elle celle du marché, ne peut justifier cette fuite en avant d’une guerre économique que certains camouflent sous le terme de mondialisation et qui crée des déséquilibres portant en germes de nouvelles atrocités.

Aujourd’hui, comme hier, les communistes répondent présents pour combattre l’injustice, pour défendre la dignité humaine contre les agressions économiques et sociales inacceptables de cette société que fort justement le professeur Jacquard appelle « la société barbare ».

Nous en appelons à tous mais en premier lieu aux jeunes pour qu’ils reprennent nombreux le flambeau que nos anciens ont porté haut et dont la flamme était celle de la justice sociale, de la solidarité, du respect de l’autre. Oui, c’est aux jeunes de relayer ce combat pour écrire une nouvelle page d’histoire marquée par de nouvelles avancées sociales, par la paix. Le PCF est là, comme il a été là tout au long de son histoire dans notre pays, pour contribuer à ce progrès.

Enfin, je voudrais confirmer ma demande auprès du Ministre délégué aux Anciens Combattants afin que soit décernée la Légion d’Honneur à tous les anciens résistants afin de ne pas attendre qu’une poignée atteigne 100 ans pour leur donner. Ce geste de reconnaissance revêtirait ainsi une autre valeur.

J’emprunterai ma conclusion à ce grand homme de théâtre allemand remis en lumière cette année au festival d’Avignon, Bertold Brecht : « Aussi longtemps que l’on dira « Toi ou moi » et non « Toi et moi », aussi longtemps qu’il s’agira non de progresser mais de devancer les autres, aussi longtemps il y aura la guerre ».