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Conseil municipal du 22 octobre 2004
Orientations budgétaires 2005
24 octobre 2004








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Intervention de Jean-Michel GUERINEAU.

Monsieur le Maire, chers collègues.

L’ANRU vient d’annoncer l’acceptation du Plan de Rénovation Urbain de Bourges et son financement.

Cette annonce, à propos de laquelle, toute la vigilance sera nécessaire, année après année, quand on connaît la forte tendance de l’Etat à ne pas tenir ses engagements (actuellement chaque dossier en donne l’illustration avec des gels ou des annulations de crédits pourtant annoncés voire contractualisés), n’enlève rien aux réserves que nous avons pu émettre sur ce dossier.

  • Réserves quant à son appropriation par les Berruyers qui sont les premiers concernés. Le manque de concertation les a mis à l’écart, ce projet s’est conçu sans eux (voire sur certains aspects contre eux), c’est un handicap majeur pour sa réussite.
  • Réserves quant à une certaine démesure qui le caractérise. Certes, après 10 ans pendant lesquels ils ont été délaissés, certains quartiers de notre ville nécessitent de gros efforts. En se concentrant sur les démolitions-reconstructions (81 % des crédits) le projet manque de mesure et de discernement.
  • Réserves quant à la durabilité de ce qui sera fait. En ne s’attaquant qu’au bâti, on ne s’attaque pas aux racines des problèmes qui s’appellent mal-vivre, chômage, manque de ressources. On peut d’ailleurs craindre une aggravation de cette situation quand on constate la politique anti-sociale menée par le gouvernement ainsi que le silence qui existe concernant les loyers qui seront à assumer demain par les habitants de ces quartiers.
  • Réserves quant aux financements puisqu’en plus des crédits de l’ANRU, ce projet nécessite de nombreux emprunts (111 millions d’€uros) et un engagement important des collectivités notamment de la ville. Seront-elles en capacité de l’assumer ?

J’en viens maintenant aux orientations budgétaires. Ce débat a toujours été périlleux au sein de notre assemblée. Pendant longtemps réduit à la présentation d’un feuillet de chiffres, il est devenu un peu plus consistant ces dernières années sans toutefois que l’on puisse lui accorder totalement crédit puisque les déclarations d’octobre ont quelquefois été totalement contredites en décembre. Ce fut notamment le cas en 2001 concernant l’augmentation des impôts.

Mener une réflexion sur les orientations budgétaires nécessite d’évoquer le contexte dans lequel le prochain budget va se tenir.

Ce contexte est marqué par trois grandes interrogations et inquiétudes de notre part. Au plan économique nombreuses sont les incertitudes qui pèsent sur la croissance. D’abord parce que chacun voit bien qu’elle est aujourd’hui improductive en emploi car uniquement tournée vers la sphère financière, ensuite parce que la question du prix des matières premières (dont le pétrole) pèse sur les perspectives. Dans ce contexte, même s’il n’est pas désastreux pour les collectivités locales, le budget de l’Etat qui se concentre sur quelques secteurs (police, armée, justice) au détriment de tous ceux qui sont socialement utiles va accroître encore les difficultés d’une majorité de nos concitoyens, notamment les plus en détresse. Les Berruyers seront aussi touchés par cela. Enfin, la mise en œuvre de l’acte II de la décentralisation qu’il faudrait plutôt nommer l’acte majeur du désengagement de l’Etat ne sera pas sans conséquence à la fois directe pour la ville mais aussi indirecte par les grandes difficultés qui risquent d’advenir pour d’autres collectivités comme le département ou la région.

Dans quelles dispositions notre ville aborde-t-elle cette situation nouvelle ? Comme plusieurs bureaux d’étude travaillant pour le bassin d’emplois l’avaient signalé en 2000, Bourges était alors fragilisée. Je pense que nous avons désormais dépassé cette étape et que Bourges et son agglomération sont aujourd’hui affaiblies. Notre ville souffre de déficits dans quatre domaines.

Un déficit démographique. La perte d’habitants constatée entre 1990 et 1999 n’est pas enrayée. La population vieillit, le nombre d’étudiants stagne, les jeunes continuent à partir, des emplois restent menacés comme à Giat qui met en œuvre son plan de réduction d’effectif ou à Michelin qui a annoncé le sien.

Un déficit démocratique. Sans revenir sur les multiples exemples qui émaillent régulièrement la vie de notre cité, je mettrais simplement l’accent sur le fait que depuis maintenant presque dix ans que vous gérez cette ville aucune avancée dans ce domaine n’a eu lieu. Contrairement à de nombreuses autres villes, les termes de conseil de quartier de démocratie participative semblent être des « gros mots » à Bourges.

Un déficit social. Alors que la misère et la précarité explosent comme en témoignent jour après jour les responsables d’associations caritatives, vous gérez cette question « au fil de l’eau ». Non pas que rien ne se fasse, mais dans ce domaine aussi, sans moyens nouveaux depuis des années, vous n’êtes plus à la hauteur des besoins.

Un déficit d’ambition. On ne ressent plus de dynamique dans cette ville. Des retards ont été pris et se prennent, Bourges-Plus ne décolle pas, le troisième pôle de la région Centre semble en panne. Heureusement que des projets que nous avons amenés comme le CREPS contribuent au développement de notre ville !

J’en viens maintenant à la délibération proprement dite. Elle comprend un certain nombre d’intentions dont nous ne pourrons vérifier la pertinence que lorsque nous aurons des certitudes plus fiables sur les financements. Elle comprend aussi un certain nombre de projets appréciables, qui ont fait l’objet de nombreuses annonces, mais les annonces aussi nombreuses et renouvelées soient-elles ne constituent pas une politique. Ces projets qui font partie du contrat d’agglomération ont été beaucoup retardés ce qui nuit au rythme d’équipement de notre ville. Il s’agit notamment de l’espace culturel de la Chancellerie dont les travaux sont démarrés, de l’école de musique qui semble en bonne voie de démarrage et de la deuxième partie du pôle gare programmé, si j’ai bien lu, pour 2005.

Cette délibération fait aussi état de la nécessaire maîtrise des charges de fonctionnement. L’objectif est louable mais il appelle quelques remarques. Les comptes administratifs 2002 et 2003 ont montré une extrême contraction de ces charges de fonctionnement ce qui n’est pas sans conséquence sur des dépenses utiles socialement. Je pense au soutien à la vie associative qui se débat dans des difficultés chaque jour plus grandes et qui s’épuise que ce soit dans le domaine sportif, culturel, dans la vie des quartiers ou dans l’engagement caritatif. Je pense à l’entretien du patrimoine communal qui souffre de réductions drastiques de crédits. Je pense à des secteurs comme les sports, l’enfance, la jeunesse, l’action sociale, l’enseignement qui à coups de simples reconductions (voire de réductions) de crédits ne sont plus à la hauteur des besoins malgré l’engagement de celles et ceux qui font fonctionner ces services.

Pour conclure, et sans revenir sur les chiffres que vous présentez (la présentation du budget en décembre sera plus près de la réalité) je voudrais noter avec satisfaction que 2005 devrait voir une grande exposition en hommage au peintre Maurice Estève, proposition que je vous avais faite au moment de son décès.

Jean-Michel Guérineau

 
Conseiller municipal de Bourges, Vice-président de la Région Centre Secrétaire de la section de Bourges du PCF