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Conseil municipal du 22 octobre 2004
Orientations budgétaires 2005
24 octobre 2004
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Monsieur le Maire, chers collègues. LâANRU vient dâannoncer lâacceptation du Plan de Rénovation Urbain de Bourges et son financement. Cette annonce, à propos de laquelle, toute la vigilance sera nécessaire, année après année, quand on connaît la forte tendance de lâEtat à ne pas tenir ses engagements (actuellement chaque dossier en donne lâillustration avec des gels ou des annulations de crédits pourtant annoncés voire contractualisés), nâenlève rien aux réserves que nous avons pu émettre sur ce dossier.
Jâen viens maintenant aux orientations budgétaires. Ce débat a toujours été périlleux au sein de notre assemblée. Pendant longtemps réduit à la présentation dâun feuillet de chiffres, il est devenu un peu plus consistant ces dernières années sans toutefois que lâon puisse lui accorder totalement crédit puisque les déclarations dâoctobre ont quelquefois été totalement contredites en décembre. Ce fut notamment le cas en 2001 concernant lâaugmentation des impôts. Mener une réflexion sur les orientations budgétaires nécessite dâévoquer le contexte dans lequel le prochain budget va se tenir. Ce contexte est marqué par trois grandes interrogations et inquiétudes de notre part. Au plan économique nombreuses sont les incertitudes qui pèsent sur la croissance. Dâabord parce que chacun voit bien quâelle est aujourdâhui improductive en emploi car uniquement tournée vers la sphère financière, ensuite parce que la question du prix des matières premières (dont le pétrole) pèse sur les perspectives. Dans ce contexte, même sâil nâest pas désastreux pour les collectivités locales, le budget de lâEtat qui se concentre sur quelques secteurs (police, armée, justice) au détriment de tous ceux qui sont socialement utiles va accroître encore les difficultés dâune majorité de nos concitoyens, notamment les plus en détresse. Les Berruyers seront aussi touchés par cela. Enfin, la mise en uvre de lâacte II de la décentralisation quâil faudrait plutôt nommer lâacte majeur du désengagement de lâEtat ne sera pas sans conséquence à la fois directe pour la ville mais aussi indirecte par les grandes difficultés qui risquent dâadvenir pour dâautres collectivités comme le département ou la région. Dans quelles dispositions notre ville aborde-t-elle cette situation nouvelle ? Comme plusieurs bureaux dâétude travaillant pour le bassin dâemplois lâavaient signalé en 2000, Bourges était alors fragilisée. Je pense que nous avons désormais dépassé cette étape et que Bourges et son agglomération sont aujourdâhui affaiblies. Notre ville souffre de déficits dans quatre domaines. Un déficit démographique. La perte dâhabitants constatée entre 1990 et 1999 nâest pas enrayée. La population vieillit, le nombre dâétudiants stagne, les jeunes continuent à partir, des emplois restent menacés comme à Giat qui met en uvre son plan de réduction dâeffectif ou à Michelin qui a annoncé le sien. Un déficit démocratique. Sans revenir sur les multiples exemples qui émaillent régulièrement la vie de notre cité, je mettrais simplement lâaccent sur le fait que depuis maintenant presque dix ans que vous gérez cette ville aucune avancée dans ce domaine nâa eu lieu. Contrairement à de nombreuses autres villes, les termes de conseil de quartier de démocratie participative semblent être des « gros mots » à Bourges. Un déficit social. Alors que la misère et la précarité explosent comme en témoignent jour après jour les responsables dâassociations caritatives, vous gérez cette question « au fil de lâeau ». Non pas que rien ne se fasse, mais dans ce domaine aussi, sans moyens nouveaux depuis des années, vous nâêtes plus à la hauteur des besoins. Un déficit dâambition. On ne ressent plus de dynamique dans cette ville. Des retards ont été pris et se prennent, Bourges-Plus ne décolle pas, le troisième pôle de la région Centre semble en panne. Heureusement que des projets que nous avons amenés comme le CREPS contribuent au développement de notre ville ! Jâen viens maintenant à la délibération proprement dite. Elle comprend un certain nombre dâintentions dont nous ne pourrons vérifier la pertinence que lorsque nous aurons des certitudes plus fiables sur les financements. Elle comprend aussi un certain nombre de projets appréciables, qui ont fait lâobjet de nombreuses annonces, mais les annonces aussi nombreuses et renouvelées soient-elles ne constituent pas une politique. Ces projets qui font partie du contrat dâagglomération ont été beaucoup retardés ce qui nuit au rythme dâéquipement de notre ville. Il sâagit notamment de lâespace culturel de la Chancellerie dont les travaux sont démarrés, de lâécole de musique qui semble en bonne voie de démarrage et de la deuxième partie du pôle gare programmé, si jâai bien lu, pour 2005. Cette délibération fait aussi état de la nécessaire maîtrise des charges de fonctionnement. Lâobjectif est louable mais il appelle quelques remarques. Les comptes administratifs 2002 et 2003 ont montré une extrême contraction de ces charges de fonctionnement ce qui nâest pas sans conséquence sur des dépenses utiles socialement. Je pense au soutien à la vie associative qui se débat dans des difficultés chaque jour plus grandes et qui sâépuise que ce soit dans le domaine sportif, culturel, dans la vie des quartiers ou dans lâengagement caritatif. Je pense à lâentretien du patrimoine communal qui souffre de réductions drastiques de crédits. Je pense à des secteurs comme les sports, lâenfance, la jeunesse, lâaction sociale, lâenseignement qui à coups de simples reconductions (voire de réductions) de crédits ne sont plus à la hauteur des besoins malgré lâengagement de celles et ceux qui font fonctionner ces services. Pour conclure, et sans revenir sur les chiffres que vous présentez (la présentation du budget en décembre sera plus près de la réalité) je voudrais noter avec satisfaction que 2005 devrait voir une grande exposition en hommage au peintre Maurice Estève, proposition que je vous avais faite au moment de son décès.
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Jean-Michel Guérineau
PCF Bourges
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