A ces ministres, députés et hommes de droite méprisant les manifestants et les grévistes qui protestent contre la réformes Fillon des retraites et la décentralisation,

à cette sympathisante UMP sortant du meeting organisé par ce mouvement 6 juin sur les retraites, accusant la poignée de manifestants d’appartenir à la "gauche caviar",

à Louis Cosyns, député godillot du Cher, tout spécialement, (qui déclare dans un communiqué :« Les enseignants font la grève pour conserver leurs avantages acquis et parce qu’ils savent qu’avec la décentralisation, il leur faudra travailler pour faire progresser nos enfants »),

nous dédions ce coup de gueule d’un auditeur, entendu dans l’émission de Daniel Mermet sur France Inter.

"Ce n’est pas la rue qui gouverne mais c’est la rue qui essuie la morve de tes gamins, qui s’efforce de leur apprendre à lire, à écrire et à compter

C’est la rue qui se déplace cinq fois dans la nuit pour amener le bassin à ta vieille maman, qui change ses pansements

C’est la rue qui conduit le train qui t’emmène en vacances, le bus et le métro que tu ne dois pas prendre souvent

C’est la rue qui fait le planton des heures devant le restaurant où tu déjeunes de quelques bons plats préparés par la rue

C’est la rue qui achemine ton courrier, qui répare ou installe tes câbles et tes tuyaux qui font que tu peux prendre un bon bain chaud

C’est la rue qui se lève tôt pour que tu ais du pain frais, un café et un journal

La rue qui ramasse tes poubelles, nettoie ta voiture, fabrique ta prochaine voiture de fonction, installe ton matelas et ton parasol, répond au téléphone, approvisionne tes rayons, tape tes discours, taille la haie, photocopie, balaye, ausculte, assemble, épluche, emballe, graisse, passe, repasse, arrose C’est la rue qui paye ton salaire de ministre, augmentation de 70% comprise

La rue qui cotisera pour ta retraite de ministre

Et des fois c’est la rue qui vote. Je le dis avec une grande humanité mais je le dis avec une grande fermeté. Je suis dans la rue. J’y suis bien et je t’EMMEERDE !

Entendu à " là-bas si j’y suis ", France Inter, le 20 mai 2003