Bourges a connu 8 juillet, plusieurs actions des intermittents du spectacle. Techniciens, musiciens, comédiens, metteurs en scène, ... ont manifesté contre le protocole d’accord concernant le statut des intermittents du spectacle, signé par le MEDEF et des syndicats minoritaires de la profession (dont la CFDT, qui avait déjà signé l’accord sur la réforme Raffarin-Fillon des retraites). A midi, les manifestants se sont bâillonnés et ont manifesté devant la Maison de la culture de Bourges, ralentissant la circulation autour du rond-point. Une des banderoles portait la phrase suivante : Quand le bouffon disparaîtra, sur qui tapera le roi ?. On notait la présence de représentants de la CGT, de la FSU et du PCF (des militants mais aussi des élus comme Jean-Michel Guérineau et Yannick Bedin, conseillers municipaux de Bourges) venus les soutenir. Le soir le collectif des intermittents de Bourges a interrompu, avec l’accord des organisateurs et des musiciens, le spectacle de jazz, donné dans le cadre d’un Eté à Bourges. Plusieurs d’entre eux prirent place sur scène. Pendant qu’une voix off égrenait les différents métiers du spectacle (du perchiste au bruiteur, en passant par l’ingénieur du son et le comédien), un à un, chacun quittait la scène. La voix devait conclure devant une scène déserte, plongée dans le noir, que le protocole signé aboutirait à la disparition de 30% des intermittents. Le public silencieux pendant cette représentation grave et funèbre, a applaudit en signe de soutien aux intermittents ; avant de reprendre leur concert, les jazzmen ont eux aussi manifesté leur accord avec la démarche des intermittents et leurs revendications. Le collectif devait dans la soirée, prévoir d’autres actions afin de faire pression pour que le gouvernement ne valide pas l’accord qui menace les professions du spectacle, et plus généralement la culture en France.

*la photo qui illustre cet article a été prise en Avignon le 8 juillet